
Les baptêmes d’adultes catholiques augmentent en France. Ces baptêmes tardifs existent aussi chez les protestant·es évangéliques. Derrière ces processus spirituels, des histoires intimes, radicales parfois. Celle de Kevin en fait partie.
Kevin, architecte de 40 ans à Arcachon, n’avait rien d’un croyant. Ni éducation religieuse, ni intérêt pour la foi. Pourtant, à 35 ans, il est baptisé dans une Église protestante évangélique. Ce courant, très répandu aux États-Unis et au Brésil, séduit aussi en France.
Marié à Hélène, protestante évangélique, il a longtemps résisté à toute démarche spirituelle. « Pendant dix ans, elle m’invitait à venir à l’église, mais je refusais », explique-t-il. C’est lors d’un concert de musique chrétienne qu’un déclic se produit. « Après cette soirée, je n’étais plus le même », raconte-t-il. Ce moment marque le début d’un cheminement. « J’ai vraiment connecté avec le Seigneur à 33 ans. Il m’a fallu deux ans pour avancer, cheminer et comprendre certaines choses. Puis m’engager. »
Un entourage hostile à sa religion
Mais ce choix n’est pas sans conséquences dans son entourage. « Je suis d’une famille pas du tout chrétienne, à tel point que mon père, lorsqu’il a appris ma décision, m’a menacé de mort et menacé de kidnapper mon enfant. »
Malgré cela, Kevin va jusqu’au bout de sa démarche. Ce qu’il retient aujourd’hui, c’est avant tout une forme de réconciliation. « Le moment le plus beau, c’est quand j’ai revu mon frère. On s’était fâchés en boîte de nuit et lorsqu’on s’est revu cinq ans après, il m’a dit : “C’est dingue ce que Jésus a fait dans ta vie.” Ça m’a touché de voir mon frère, qui n’est pas chrétien, dire ça. »L’histoire de Kevin est loin d’être un cas à part. Le nombre de protestant·es évangéliques en France métropolitaine a été multiplié par onze ces 70 dernières années. Selon le conseil national des évangéliques de France, ils sont aujourd’hui 750 000.
Louise FORNILI