Ce week-end, des militants du groupe d’extrême-droite Génération Identitaire ont bloqué le col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes. Leur but ? Interdire le passage aux migrants qui tenteraient de franchir la frontière avec l’Italie. Et ils n’en sont pas à leur premier coup médiatique.
Samedi 21 avril, une centaine de militants vêtus de bleu et munis de filets orange de chantier veulent empêcher les migrants de passer. C’est l’objectif de leur « mission Alpes », intégrée à la campagne « Face à l’islamisme, face à l’invasion, défendons l’Europe ». Cette manifestation a suscité l’émoi sur les réseaux sociaux et a été abondamment relayée dans les médias. Objectif atteint pour ces experts en actions symboliques et polémiques, toujours revendiquées sur leur site internet.
- Mars 2018 : des panneaux « djihadistes » dans Toulouse
L’antenne toulousaine de Génération Identitaire a disposé des panneaux « djihadistes » à l’entrée de la ville de Toulouse. Similaires à des panneaux de sortie d’agglomération, le groupuscule a expliqué sur son compte Facebook les avoir implantés pour s’opposer au « retour des djihadistes sur [le] territoire » et vouloir protéger la ville. D’après Le Point, sept panneaux ont été retirés par les Autoroutes du Sud, suite à des plaintes d’automobilistes.
- Avril-mai 2017 : blocage de bateaux de secours en Méditerranée
Le 13 avril 2017, des membres de plusieurs antennes européennes de Génération Identitaire, dont un Français, ont tenté de bloquer l’Aquarius dans le port sicilien de Catane. Ce bateau appartenait à l’ONG SOS Méditerranée et avait pour mission de secourir les migrants victimes de naufrages. Un mois plus tard, en mai 2017, Génération Identitaire lançait une campagne de crowdfunding. Toujours dans le cadre de la campagne « défendons l’Europe », les militants espéraient récolter 50 000 euros. Ils veulent affréter un bateau qui empêchera les missions de sauvetage des ONG. La récolte de fonds a atteint, un mois après son lancement plus de 60 000 euros.
- Mars 2016 : manifestation anti-migrants à Calais
Quatre-vingt militants de Génération Identitaire manifestent contre les migrants de la « jungle » de Calais. La demande n’ayant pas été déposée en préfecture, 14 individus seront interpellés. « Ils portaient des banderoles, ont enflammé quelques pneus et ont des fumigènes », a indiqué à l’Agence France-Presse le directeur de cabinet du préfet Fabienne Buccio, Étienne Desplanques. Sur les comptes Twitter des participants, des bannières « go home » donnaient le ton.
- Octobre 2012 : occupation de la mosquée de Poitiers
C’est une affaire qui a refait surface en fin d’année dernière. En 2012, plus de 70 manifestants identitaires ont occupé le chantier de la mosquée de Poitiers. Postés sur le toit, ils dénonçaient « l’immigration et l’islamisation » de la France. Les militants réclamaient notamment un référendum sur la construction de mosquée dans le pays. Quatre d’entre eux ont écopé en décembre 2017 d’un an de prison avec sursis, ainsi que de 40 000€ d’amende pour provocation à la haine raciale ou religieuse. Génération Identitaire, poursuivie comme personne morale, est tenue de verser 24 000€ à l’association Musulmans de France, ainsi que 10 000€ d’amende.
- Mai 2011 : La « marche des cochons »
Une manifestation « contre le halal » et « l’islamisation de la France » était prévue pour le 14 mai à Lyon. Baptisée par les identitaires « marche des cochons », elle a été annulée par arrêté préfectoral pour son caractère islamophobe. Les participants ont maintenu l’événement et opté pour un rassemblement statique place Saint-Jean.
- Juin 2010 : L’apéro « saucisson-pinard »
Un an plus tôt, le cochon était déjà à l’honneur chez les identitaires. Pour « dénoncer les prières islamiques dans les rues de Paris », les militants avaient prévu d’organiser un « apéro saucisson-pinard », dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris, le 18 juin 2010. Les militants avaient choisi le 18e arrondissement, puisqu’ils le jugeaient « occupé » par des « adversaires résolus de nos vins de terroir et de nos produits charcutiers ». La préfecture de police a décrété qu’un tel événement relevait du trouble à l’ordre public, et l’a annulé. Le lancement sur Facebook de cet apéro géant avait suscité des contre-manifestations, comme des « apéros halal et thé à la menthe ».