Alors que les Bordelais sont toujours en course pour la montée en Nationale 1, Boris Diaw a annoncé, il y a une semaine, qu’il n’en sera plus le président la saison prochaine. Un coup dur pour le club dont la dynamique est pourtant au beau fixe.
Hamid Mesbah, directeur général du club (Crédit photo : Jules Lonchampt)
Ce n’était un secret pour personne. Dans les coulisses du Palais des Sports de Bordeaux, la décision de Boris Diaw de se retirer de la présidence en fin de saison était arrivée aux oreilles de l’ensemble des membres des JSA. « Tout le monde en interne était au courant de la nouvelle quelques jours avant la publication du communiqué », raconte Hamid Mesbah, le directeur général du club. Communiqué dans lequel Boris Diaw annonçait la fin d’une aventure de huit ans en tant que président de son club formateur. « C’est avec une grande déception que j’ai pris la décision d’arrêter au terme de la convention en cours avec l’association, soit au 30 juin 2017 », écrit-il.
En 2011, il avait notamment porté le maillot bordelais à neuf reprises pendant le lock-out NBA, à l’époque où le club évoluait en Pro B. Aujourd’hui, les JSA Bordeaux sont troisièmes (14 victoires – 6 défaites) de la poule A de Nationale 2 (4e division) et donc toujours en course pour la montée. « C’est une poule où tout le monde bat tout le monde. On peut très bien finir cinquième comme on peut encore finir premier ». Chaque journée a son lot de surprises et pour les Bordelais tout est encore possible à six journées de la fin du championnat. « On a une équipe avec un vrai état d’esprit. La dynamique est plutôt positive. »
Avant chaque rencontre, les bénévoles s’activent à la mise en place du Palais des Sports, sous les directives d’Hamid Mesbah. (Crédit photo : Corentin Fouchard)
Une restructuration réussie
Arrivé en août 2016 à Bordeaux avec pour mission de restructurer le club, Hamid Mesbah dirige aujourd’hui une équipe de quarante bénévoles. « On a atteint tous nos objectifs », dit-il, satisfait. L’enjeu majeur pour le directeur général a été de redynamiser le capital sympathie du club, et notamment son image. En matière de visibilité, la progression est notable. « On est bien présent sur les réseaux sociaux ainsi que sur l’ensemble des médias locaux malgré le fait qu’on évolue en quatrième division ».
Autre axe fort de la politique de développement : la reconquête du public bordelais. Depuis le début de l’année, l’affluence est bonne : plus de 1 000 spectateurs en moyenne sont présents au Palais des Sports les soirs de match. « On a aussi beaucoup travaillé sur la restructuration administrative et financière du club puisqu’aujourd’hui il a assumé l’ensemble de ses dettes, notamment grâce à l’apport en compte courant de Boris Diaw. » Tous les voyants sont donc au vert à l’heure actuelle.
— Boris Diaw (@theborisdiaw) 15 mars 2017
Un sentiment de ras-le-bol ?
Pourtant, dans son communiqué, le capitaine de l’équipe de France évoque « le contexte et les circonstances [qui] ne permettent pas raisonnablement d’envisager un développement du projet à moyen terme ». Au vu de la dynamique du club, la décision peut effectivement paraître surprenante. « Mais il faut prendre en compte le contexte dans sa globalité et revenir à l’histoire du club, explique Hamid Mesbah. Boris a beaucoup donné durant huit ans et injecté beaucoup d’argent à perte. Et il n’a pas forcément été suivi par tout le monde. » Sentiment de ras-le-bol ? Difficile à affirmer.
Si elle n’impactera en rien la fin de saison en cours, l’annonce du capitaine de l’équipe de France est un coup dur pour les JSA. Boris Diaw détient en effet plus de 50 % du capital et avait comme ambition l’accession en Pro B d’ici quatre ans. Vis-à-vis de ce projet, le club est donc sportivement toujours dans les clous.
La décision de l’ancien joueur des Spurs a donc surpris, d’autant plus qu’elle ne s’était pas laissé pressentir. En lien direct avec Boris Diaw, Hamid Mesbah s’était d’ailleurs mis à la recherche de nouveaux actionnaires en vue de la saison prochaine. « Et je les avais trouvé. Ils étaient prêts à s’investir dans un cycle d’exploitation de trois ans à la fois en rentrant dans le capital du club et en mettant du cash dans le compte courant ». Ils ne s’engageront finalement pas. « C’est normal puisque dans n’importe quel club ou entreprise, quand on créé un projet, on s’associe avec les gens qui portent le projet ». Boris Diaw n’en sera donc plus.