Prestigieuses, élitistes, exigeantes, nombreux sont les adjectifs qui entourent les écoles d’art. L’école des Beaux-Arts de Bordeaux a entamé depuis trois ans la démocratisation de son accès. Si le concours d’entrée est toujours aussi sélectif, l’école mise sur les cours du soir ouverts à tous pour toucher le grand public.
Retraités, étudiants ou encore jeunes actifs, peu importe. Ils peuvent tous se retrouver dans les cours du soir dispensés par les professeurs des Beaux-Arts. Y compris les lycéens, qui sont admis à condition d’avoir plus de 16 ans. Cette semaine, les portes de l’école sont ouvertes et les cours publics accessibles à tous. Depuis lundi, plus de 200 curieux se sont déjà essayés à la peinture, la photographie ou encore le dessin.
Il suffit aux participants de se présenter spontanément avant le début du cours, avec en main un minimum de matériel. Ces initiations sont réparties entre les locaux rue des Beaux-Arts et l’annexe de l’école place Renaudel. Cette semaine découverte est l’occasion de tester ces fameux cours du soir, dispensés par les professeurs d’art d’octobre à juin. Mercredi matin, ils étaient une vingtaine à se munir de pinceaux et à se laisser guider par la peintre Coline Gaulot.
Pour la semaine découverte, la professeure Coline Gaulot reprend avec ses élèves les bases de la peinture
A l’issue de ce programme, aucun diplôme, ni certificat. Les cours relèvent du loisir, mais « un loisir de qualité », précise l’école. Quelques vocations sont déjà nées. Pendant la semaine découverte, les amateurs investissent l’espace d’exposition situé Rue des étables, en face de l’école. Dans la Galerie des tables, on retrouve les travaux des élèves de l’année en cours qui ont bien voulu partager leur création.
Bientôt des cours à Floirac
Au total, ils sont 210 à s’être inscrits aux cours du soir en septembre dernier. A la rentrée prochaine, les cours du soir s’étendront jusqu’à Floirac. L’espace culturel M270 accueillera trois enseignements. Au programme photographie et dessin, dispensés par deux professeurs bordelais et une enseignante floiracaise.
L’ouverture au grand public remonte à trois ans. Avant cette date, les enseignements au public étaient sélectifs, comme la filière classique des Beaux-Arts. Mais Lise Cluzeau, responsable des cours publics, a souhaité les rendre plus accessibles. L’idée est de « partager le savoir-faire » de l’école, qui est « faite pour tous ». C’est elle qui oriente les futurs élèves, et étudie avec eux quels cours correspondent le mieux à leurs attentes. Elle a par exemple conseillé à une jeune femme qui prépare son entrée dans une école de tatouage de suivre les cours de graphisme, d’anatomie et de modèle vivant.
Chaque cours a un nombre de places limité en fonction de l’espace nécessaire à la pratique. Les cours d’histoire de l’art, puisqu’ils se tiennent en amphithéâtre, peuvent compter jusqu’à soixante élèves. En revanche pour la photographie, les pratiquants sont limités à une douzaine. Quant au modèle vivant, une vingtaine de places est disponible. Les inscriptions se font en septembre, à l’issue de deux journées ouvertes au public. Les droits d’inscriptions démarrent à 164€ à l’année pour le suivi d’un cours d’une heure trente par semaine.
Mélanie Volland