Le vent se déchaine sur le littoral charentais. Ce 11 janvier 2016, un nouveau risque de « vagues-submersion » menace le petit port de Chatelaillon, ravagé par la tempête Xynthia en 2010. Nous sommes allés à la rencontre des habitants, qui ne peuvent oublier le traumatisme.
La nuit du 27 au 28 février 2010 est encore ancrée dans les mémoires. La tempête frappe le Portugal le 26, puis l’Espagne dans la journée du 27. Au coucher du soleil, mer d’huile, pas de vent en France. Les services météorologiques avaient pourtant placé la Charente Maritime en alerte rouge depuis quelques heures. À Chatelaillon, personne n’imagine l’ampleur du désastre à venir.
Et au petit matin, la désolation…
Cette nuit-là, les digues ont été avalées par la mer. Les vents ont tout emporté, à plus de 130 km/h. Le coût de la tempête est estimé à 1 milliard d’euros sur le territoire français. A Chatelaillon, trois secteurs d’habitation ont été dévastés par 1m50 d’eau. Des centaines d’habitants sont jetés à la rue. Dans le quartier de pêche des « Boucholeurs », un couple trouve la mort.
Ils seront 12 en Charente-Maritime, 47 en France, à être emportés par Xynthia.
Les leçons de Xynthia ont été tirées
Ce lundi 11 janvier 2016, la vigilance est orange. Mais la mairie de Chatelaillon est mobilisée. La police patrouille, prête à déclencher le plan d’évacuation si la menace de submersion s’accentue. Le dialogue entre la mairie et les habitants est constant. « Aujourd’hui, les habitants de Chatelaillon savent que le plus gros risque est le manque d’information » explique Anthony Pacreau, l’adjoint au maire.
Sur la promenade littorale, il contemple fièrement la nouvelle digue construite au nord de la commune. Des batardeaux, sortes de barrages provisoires, ont été mis en place. Sur l’agglomération, 30 millions d’euros ont été investis dans la défense du littoral et la sécurité des habitants.