Actualité chargée pour les forces de l’ordre dans un contexte tendu. Violences lors des manifestations contre la loi travail, révélations sur l’affaire Remi Fraisse et légèretés des enquêteurs sur les attentats de Bruxelles… Les médias passent au crible les écarts des forces de l’ordre.
- Manifestation contre la loi travail : un lycéen violemment frappé par un policier
La vidéo amateur est brève mais violente. Elle montre un policier assénant un coup de poing à un jeune lycéen, en marge de la mobilisation du 24 mars contre la loi travail.
« Gros cortège et manif sauvage » titre Libération au moment où l’Humanité parle de « suspicion de bavure policière à Paris » et le Huffington Post de « lycéen tabassé et filmé sous tous les angles« . La vidéo a fait le tour du web et des JT. Gilles Bouleau sur TF1 a ouvert son journal du soir en qualifiant ces événements « d’incidents qui risquent de raviver les tensions« .
Bernard Cazeneuve, en déplacement à Bruxelles dans le cadre d’une réunion à 28 sur la lutte contre le terrorisme a tenu à réagir sur la vidéo. Il a d’ailleurs dénoncé sur BFMTV « des images choquantes » et a « promis des sanctions appropriées si l’enquête venait à prouver une faute des CRS« .
L’enquête devrait préciser les circonstances exactes de cet événement encore flou. En effet, comme le souligne Libération : « plusieurs médias ont affirmé que le lycéen a été placé en garde à vue après avoir blessé deux agents mais c’est faux ».
Ce sont les twittos qui pointent cette apparente contradiction : comment le lycéen pourrait-il être en garde à vue sachant que France TV info l’a interviewé ?
- Rémi Fraisse avait les mains en l’air quand il a été tué par la grenade d’un gendarme
Mediapart ouvre de nouveau le dossier Remi Fraisse, le jeune militant écologiste tué par un gendarme en octobre 2014 sur le site contesté du barrage de Sivens. Une enquête de 4 pages publiée ce matin revient sur les circonstances de sa mort. Le journal fait de cette information sa Une du jour et révèle que « les juges d’instruction Anissa Oumohand et Élodie Billot, du tribunal de grande instance de Toulouse, ont recueilli récemment les dépositions de nouveaux témoins qui décrivent l’attitude pacifique de Rémi Fraisse lors des affrontements de Sivens, et mettent en cause le comportement des gendarmes mobiles la nuit où le jeune homme a été tué ».
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Rémi Fraisse avait les mains en l’air quand il a été tué pic.twitter.com/dm37BW8tsg— Mediapart (@mediapart) 25 mars 2016
L’enquête du pureplayer révèle par ailleurs que « Rémi Fraisse avait les mains levées lors du lancer de grenade« . Une phrase reprise petit à petit par les médias aujourd’hui comme Le Figaro, qui rajoute que « Remi Fraisse avait l’intention d’aller dire aux gendarmes de manière candide et naïve d’arrêter en prononçant les mots arrêtez, arrêtez. »
Rappelons que le 18 mars, le gendarme qui avait tiré la grenade, a été placé par les juges d’instruction à Toulouse sous le statut de témoin assisté. Cela écarte en l’état son renvoi devant un tribunal. L’information judiciaire, ouverte initialement pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner« , a été requalifiée en « homicide involontaire« .
- Le travail des enquêteurs belges fait défaut dans l’affaire Abdeslam
Dans un article publié aujourd’hui, le journal Le Monde dénonce les ratés de la police belge concernant « un interrogatoire pas du tout poussé » de Salah Abdeslam à Bruxelles. Le journal qui a pu consulter le compte rendu de l’audition du terroriste a des mots durs concernant les enquêteurs belges. Sa correspondante en Belgique estime que le temps consacré à son audition, environ deux heures, est trop court compte tenu de la valeur du prévenu. Le journal qualifie cette audition « d’assez sommaire, truffée d’incohérences, et qui montre que les enquêteurs ont peut-être raté une occasion d’obtenir des renseignements qui auraient pu permettre de déjouer les attentats du 22 mars à Bruxelles« . Un avis que partage RTS info, un média suisse qui qualifie plus modérément les enquêteurs belges « de peu curieux ».