Trois jours après la mise en place des repas à un euro servis par le Crous pour tous les étudiants, boursiers ou non, le personnel s’adapte à l’afflux des demandes.
Mercredi 27 janvier, 12h10, les étudiants de l’Université de Bordeaux affluent à l’(S)pace Campus, un des six Restaurants Universitaires (RU) de la métropole bordelaise. Tupperwares en main, l’odeur du porc sauté chatouille leurs narines. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, ils sont 30 à 40% de plus à s’être présentés aux caisses des RU, depuis les nouvelles annonces d’Emmanuel Macron. “La semaine dernière, le taux de boursiers était de 45 à 50%. Aujourd’hui, il a diminué » constate Pascal Mergui, Directeur du site de restauration Pessac-Gradignan.
Les non-boursiers viennent plus que d’habitude. Le prix est imbattable, Frédéric Garnier, chef cuisinier du RU de (S)pace Campus le confirme : “À 1€… ils n’hésitent plus !” Tristan, étudiant à Kedge, habite à deux pas du Resto U’ Le Capu et s’y rend à midi pile. “Lundi, c’était la première fois que je venais. 1€, on a entrée, plat, dessert… c’est plutôt bien ! Je pense que je vais revenir ce soir.”
“Lundi, on ne savait pas du tout sur quel pied danser”
Retour partiel des élèves de première année, changement de prix… sont autant de changements qui impliquent des ajustements pour le personnel du Crous. “Lundi, on ne savait pas du tout sur quel pied danser. On avait préparé un petit peu plus que d’habitude, peut-être 10 ou 20 % qui venaient des surgelés” explique Pascal Mergui. Une augmentation à relativiser puisque l’activité générale des RU reste en baisse : “On est à peu près à 15-20% de nos capacités.” Aujourd’hui, après cette vague d’incertitudes, le nombre de repas cuisinés est calculé en fonction des ventes de la veille.
Mais parfois, les prévisions ne suffisent pas. C’est ce qu’explique le chef Frédéric Garnier : “pour la première fois hier soir, on était en rade.” Il avait prévu 220 repas pour le midi et une trentaine pour le soir. Mais les étudiants étaient nombreux. Résultats : 265 déjeuners ont été vendus dès le midi, obligeant le personnel du Crous à distribuer des Pastabox aux derniers arrivants. Certains ont même été redirigés vers le RU Veracruz à quelques mètres de là.
Tout en gardant un œil sur le bon déroulé du service, Pascal Mergui se remémore : “On a vraiment regretté de ne pas ouvrir lors du 1er confinement. Mais en novembre, on a réussi à faire valoir notre spécificité.” La vente à emporter est une première victoire. Le repas à un euro, une deuxième. Reste à savoir si l’aggravation de la situation sanitaire n’entraînera pas un arrêt brutal de ces initiatives.
Crédit: Lou Surrans