L’actualité de ce mercredi donne une impression de déjà vu. Du retour de la loi anticasseurs en passant par le rétropédalage sur le Brexit et le rejet du plan social à Blanquefort, les pendules avancent à rebours.
Après trois mois de contestation sociale, la question de l’encadrement des manifestations de gilets jaunes souvent violentes est encore à la une. Le Figaro titre sur la loi anticasseurs portée par le ministre Christophe Castaner au palais Bourbon. La sécurité des rassemblements est un des serpents de mer de la politique française. Comment encadrer les manifestations sans passer par une loi trop liberticide ou trop laxiste ?
La loi permettrait d’atteindre « un bon équilibre » pour les députés de la majorité alors que les sénateurs de droite , à l’origine du texte, estiment que ce dernier a été vidé de sa substance .
Le casse-tête ne date pas d’hier, les gouvernements successifs n’ont pas trouvé la solution miracle et le spectre de la loi de 1970 plane toujours. Mise en place après les incidents de mai 68 où des groupes d’extrêmes gauches s’étaient illustrés par leurs incivilités, le texte est finalement abrogé sous François Mitterand suite aux appels du « camp progressiste ». La nouvelle loi sera tranchée le 05 février date du vote final.
Dans la région, c’est le dossier Ford qui a des allures de flash-back. L’administration du travail a refusé hier soir de valider le plan social du constructeur américain. Dans une double page, Sud-Ouest donne la parole à quelques-uns des 850 salariés pour qui l’espoir renaît. Mi-décembre, Ford avait entériné la procédure du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et rejeté le plan de reprise de l’entreprise Punch. Le refus d’homologation du PSE renvoie la direction américaine à la case départ. Le fabricant de boîtes de vitesses belge dispose à nouveau d’un délai pour soumettre sa candidature et renforcer les garanties de son offre de reprise.
Sur les routes secondaires françaises, le retour au 90 km/h n’est pas exclu. Le président Emmanuel Macron a accepté d’intégrer cette revendication dans les thèmes du grand débat national ; pourtant hier encore le Premier ministre défendait cette mesure. Dans ses colonnes, Le Monde, revient sur la décision contestée et donne la parole aux députés LREM qui plaident la souplesse et une étude au cas par cas des tronçons routiers concernés. Une marche arrière est possible, la position est d’ailleurs défendue par des élus de plusieurs départements.
De l’autre côté de la Manche, retour à l’épisode 1 pour le feuilleton du Brexit. L’Humanité se concentre sur la décision de Theresa May de voter contre son propre projet d’accord faute de consensus aux Communes. La dirigeante britannique espère ainsi retourner à Bruxelles pour négocier un nouvel accord avec les 27. Par la voix de sa négociatrice adjointe, Sabine Weyand, l’UE avait pourtant fermé la porte à un nouvel accord avant même le début du vote hier soir à la chambre des Communes. A quelques semaine de la sortie prévue du Royaume Uni de l’UE, aucun accord n’est sur la table, les Britanniques ne sont pas plus avancés qu’en 2016 …
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchen, a décidé de bloquer les actifs de la compagnie pétrolière vénézuélienne dont il est le principal client. Sur le site web du Figaro, le journaliste Patrick Bèle retrace la tactique américaine : asphyxier Caracas pour faire plier le président Nicolas Maduro.
Influencer les régimes au pouvoir dans la sous-région était une des caractéristiques de la politique extérieure américaine au 19 eme siècle. Plus près de nous, l’accession au pouvoir d’Hugo Chavez en 1999 et le tournant marxiste de sa « révolution bolivarienne » se sont bâtis sur un anti-américanisme et un anti-impérialisme fort. En attendant des pourparlers entre le président élu et le président autoproclamé Juan Guaido, la situation économique et sociale reste catastrophique.