Ligne Bordeaux-Lyon en 2027, une nouvelle voie pour les relations longue distance

Une nouvelle liaison OUIGO directe en cinq heures est prévue mi-2027 entre Bordeaux et Lyon. Dans cette annonce, les Bordelais y trouvent un espoir de voir davantage leurs proches, amis et familles.

En 2027, une ligne directe pour Lyon est prévue au départ de la gare Bordeaux Saint-Jean. ©️Théo Lamarque

Le dernier TGV direct Bordeaux-Lyon remonte à 2013. Ce sont plus de 10 années d’errance ferroviaire qui ont amené les Français à trouver leur propre chemin pour rejoindre les deux métropoles. Actuellement, « Tu te retrouves à prendre le Flixbus de l’enfer. », se plaint Alix. Cette ligne OUIGO prévue pour mi-2027, avec des arrêts à Massy TGV, Saint-Pierre-des-Corps, Poitiers et Angoulême, l’étudiante bordelaise l’attendait depuis longtemps.

Pour continuer à voir ses amis de l’autre côté du pays, l’étudiante de 21 ans planifie son périple. Cela fait une bonne dizaine de fois qu’elle part le vendredi pour arriver dans la nuit à Lyon et revient en cours le lundi matin, « pliée en douze ». L’année dernière, en relation à distance, elle alterne les trajets avec son copain pour se voir tous les week-ends. Elle vient en « blabla », lui en avion. « Il a fini par ouvrir une ligne de crédit pour payer les billets », raconte Alix. Cette semaine, elle prévoit de rejoindre de nouveau Lyon par l’A89. Encore dans sa Suzuki blanche, pour le moment. 

Une économie de temps et d’argent

Sillonner la diagonale du vide relève du même défi pour Katia. La mère de famille bordelaise a quitté Lyon en 2022. Depuis, elle s’y rend souvent pour rendre visite à sa fille Romane, âgée de 28 ans, une fois tous les deux mois. Et pour allier l’utile à l’agréable, la psychothérapeute prend en charge ses patients fidèles sur place. En FlixBus ou en Bus BlaBlaCar, mais jamais en avion. Elle se le refuse pour des raisons écologiques. Avec un aller-retour direct prévu chaque jour en 2027 via Massy TGV, Saint-Pierre-des-Corps, Poitiers et Angoulême, sans passer par Paris intra-muros, cette mère de famille apprécie surtout le gain de temps que cela lui offrira : « Deux heures d’économies, c’est considérable. » Avec l’arrivée de cette nouvelle ligne, Katia prévoit de doubler ses déplacements jusqu’à la Ville des Lumières.

Avec la moitié des billets déjà annoncée pour moins de 30 euros par la SNCF, Thomas voit déjà sa place dans un wagon. L’ingénieur lyonnais de 28 ans rend fréquemment visite à sa copine à Bordeaux. La plupart du temps, les trajets en train lui reviennent chers, allant jusqu’à 250€ aller-retour : « ça peut exploser pendant les vacances ». De plus, Thomas redoute particulièrement les retards et les changements fréquents. Un soir, son premier train, repoussé de 50 minutes, lui fait rater sa correspondance et passer une nuit à l’hôtel à Massy. 

Le seul point noir pour le jeune homme est le parcours du TGV. Le Lyonnais avait investi dans un mouvement participatif qui supportait un passage par le Massif Central. Lancée en 2019, la coopérative RailCoop projetait une liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon, passant par Saint-Étienne, Thiers, Clermont-Ferrand, Ussel et Brive-la-Gaillarde. Ce projet, financé grâce à une épargne citoyenne, a été abandonné l’an dernier suite à une décision judiciaire, laissant en suspens la question de l’enclavement pour les villes concernées.

Un nouvel accès au Pays Basque

Ce nouveau parcours est justifié par l’obligation de passer Massy TGV pour réduire son temps à cinq heures selon un porte-parole de SNCF Voyageurs. L’objectif de cette liaison est de conquérir un million de clients. Dans cet élan, la compagnie souhaite convaincre les 450.000 personnes prenant l’avion tous les ans pour rejoindre les deux métropoles. Selon son délégué, il était évident pour OUIGO de relier Bordeaux et Lyon, et foncer vers l’objectif de l’entreprise low cost : accroître sa clientèle à 30 millions de voyageurs en 2030. Les ambitions ne s’arrêtent pas là. À compter du 14 décembre 2025, une nouvelle ligne reliera Paris à la côte basque via Dax. Une évolution de l’offre vers le Sud-Ouest, avec un réseau appelé à s’étendre en Nouvelle-Aquitaine.

Théo LAMARQUE

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