Chimiothérapie, fatigue, changements physiques… Comment aider les malades du cancer à affronter les effets secondaires de leur traitement ? C’est pour répondre à cette question que des formations ont vu le jour à destination des psychologues.
En France, il existe quatorze formations de master en psychologie de la santé, en plus de deux diplômes universitaires consacrés à la psycho-oncologie. La discipline, tout droit venue d’Amérique du Nord, a commencé à être enseignée dès 1992 au sein d’une dizaine d’universités françaises. Ces formations sont soutenues par l’Association Francophone de Psychologie de la Santé.
« C’est ça que je voulais faire parce que c’est une psychologie qui est vraiment au plus près des patients« , raconte Aude Rault. Elle s’est installée à Bordeaux en 2013 après avoir obtenu son master. Docteure depuis 2019, la psychologue se souvient d’une formation très enrichissante, notamment en oncologie. « C’est un secteur où il y a beaucoup de besoins, avec pas mal de psychologues qui travaillent dans le domaine. »
Faire face à la transformation physique
Dans le métier, le plus difficile reste d’aider les patient·es à accepter les changements physiques dûs au traitement. Les réactions psychologiques varient selon les personnes. Celles et ceux qui ont le moins d’espoir de guérison, sont confronté·es à des séquelles psychologiques plus importantes.
Les cours et stages permettent, certes, d’apprendre à mettre de la distance, mais faire abstraction de certaines histoires reste compliqué. « Certaines situations nous mettent vraiment mal parce qu’on peut s’identifier nous aussi. » C’est là qu’intervient la régulation. Il s’agit d’échanger entre collègues et superviseur·es extérieur·es sur les difficultés rencontrées au travail.
Le terrain, une expérience indispensable
Marie Amiel a 26 ans et est étudiante en psychologie de la santé à l’Université de Bordeaux. Après quatre ans d’études, elle n’est pas très convaincue du contenu de sa formation. « Au début du Master, on n’avait pas du tout de cours pour accompagner les personnes atteintes de maladies. En Licence non plus. Je dirais que c’est une grosse lacune. » Finalement, c’est en stage que Marie en a appris le plus sur la réalité du métier. Arrivée sur le terrain, elle a ressenti un véritable décalage avec sa formation. « On est beaucoup formés à la recherche, mais assez peu à la clinique. »
« De manière générale, on n’est pas très qualifiés sur ce qu’on n’a pas vu en stage » ajoute Marie. Une position partagée par Aude qui regrette de ne pas avoir eu assez d’expérience de terrain pendant sa formation. Pour palier ces faiblesses, Marie Amiel entend compléter son Master par une formation complémentaire afin de mieux s’insérer dans le monde professionnel.