Si la généralisation du service civique est dans l’ensemble saluée elle soulève toutefois quelques débats. Explication en trois points :
1. Elle peut maquiller le chômage
La généralisation pourrait bien avoir un effet pervers sur les chiffres du chômage. Les jeunes à la recherche d’emploi qui effectuent un service civique passent de la catégorie A à D.
- L’avis de Maurad Rabhi, secrétaire général de la section textile à la CGT et membre du CESE (conseil economique social et environnemental) : « A grande échelle vous pouvez diminuer virtuellement le chômage mais ça ne règle pas le problème. »
2. Trop de services civiques, moins d’emploi ?
Les associations des coupes de budget massives. Pourtant, elles sont les premières à proposer des missions. Le risque ? Avec la généralisation, elles pourraient transformer certains emplois en services civiques.
- L’avis d’un membre collectif Génération Précaire : « Les associations sont étranglées par les charges. Un jeune en service civique leur coûte entre 0 et 100 euros par mois, elles seront forcément tentées. »
3. Une motivation civique, vraiment?
Les jeunes ne se tournent pas nécessairement vers un service civique dans un élan de citoyenneté. Ils y voient l’argent, l’expérience ou tout simplement du temps à passer…
- L’avis de Marilyne Moze Ladroitte, coordinatrice au sein de la ligue contre le cancer qui s’occupe du recrutement des jeunes : « Souvent, les personnes qui sortent juste du bac ne savent pas dans quelle direction s’orienter et foncent dans n’importe quelle association. Elles ne sont pas dans une démarche de recherche, d’aide et d’entraide. »