Lormont : la difficile ascension

Cette semaine, pour un numéro spécial, la rédaction d’Imprimatur s’est délocalisée à Lormont, ville de l’agglomération bordelaise située sur l’axe Arcachon-Libourne. Au cours des années 2000, la ville évolue avec la mise en service de la ligne A du tramway de Lormont en décembre 2003. En simplifiant l’accès à Bordeaux, le tramway a contribué à l’attractivité de la ville. Nous nous sommes rendues sur place pour aller à la rencontre des lormontais·es.

 

Située en aval du Port de la Lune, la ville de Lormont, vallonnée, se compose de plusieurs quartiers. Sur les hauteurs, le quartier de Carriet offre des perspectives sur la Garonne. Il surplombe le Génicart, un quartier qui a beaucoup été investi dans les années 1970 et qui est aujourd’hui en plein renouvellement urbain. 

D’un autre coté de la ville, sous l’éclairage blanc des néons du centre commercial, certains font leurs courses, d’autres viennent se faire coiffer ou s’entraîner à la salle de sport. Le centre commercial Quatre Pavillons est un véritable lieu de vie et de rencontres à Lormont. Créé en 1974, il a bénéficié d’une rénovation majeure en 2012, et a été végétalisé en 2020. L’espace est fréquenté par une clientèle populaire de proximité, mélangeant les âges. Il tend à se substituer au centre-ville du vieux-Lormont, situé en contrebas, sur les rives de la Garonne, où les commerces locaux s’amenuisent. Mardi soir à 19h, Nassima était de passage au Quatre Pavillons pour faire quelques achats. Elle témoigne de l’attractivité de ce lieu.  

Au  cœur de Lormont, de nombreux habitats nouvelle génération voient le jour ces dernières années. À certains endroits, la ville s’apparente encore à un immense chantier. Les logements construits récemment sont blancs, bien alignés et ne dépassent pas les quatre étages. Telle une petite ville de Monopoly, la résidence Référentiel en est un exemple typique, avec ses immeubles fraîchement peints et ses maisons proprettes entourées de pelouses. Ce type d’habitat ne séduit pas Sylvie, lormontaise depuis 1996. Elle regrette cette évolution urbaine qui se fait au détriment des espaces verts. 

En 2019, le pourcentage de la population étrangère vivant à Lormont sans posséder la nationalité française s’élève à 20,2 % soit 4678 habitants pour 23 181 habitants. Jesus est l’un d’entre eux et se considère très chanceux de vivre à Lormont. Il travaille dans l’entrepôt Amazon et se projette à long terme dans sa nouvelle ville. 

Avec une croissance démographique en hausse, Lormont séduit les jeunes actifs et les familles souhaitant trouver un logement neuf et plus spacieux, à proximité de Bordeaux. La médiathèque et le pôle sportif Brassens-Camus font partie des lieux de vie qui incitent de plus en plus de familles à s’installer dans la ville. Quand il a eu son premier enfant, Nicolas a quitté Bordeaux pour venir avec sa famille à Lormont. Le lien entre les deux villes se fait, pour lui, très facilement. 

Lormont est donc une ville en pleine transformation mais la réalité montre qu’il est difficile de gagner en dynamisme sur tous les fronts.

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Les multiples visages de Lormont. Crédits photos : Imprimatur

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