C’est hier jeudi 26 avril que Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, a annoncé son plan pour la rénovation énergétique des bâtiments. Il est censé faire disparaitre les sept millions de « passoires énergétiques », ces logements mal isolés responsables de la « précarité énergétique ». A Bordeaux, l’association Creaq la combat ardemment. Grâce à sa Maison Eco’Mobile, construite à partir de matériaux de récupération.
Bienvenue au Centre régional d’éco-énergétique d’Aquitaine (Creaq). « Le nom est un peu barbare», reconnaît en souriant Gwenaëlle Petit, chargée de projet au sein de cette association loi 1901 qui fête ses 20 ans cette année. Ses missions ? L’éducation au développement durable, au « mieux habiter », au « bien-vivre », l’accompagnement de personnes en situation de précarité énergétique.
« On va chez les gens, parfois avec un rôle de médiateur entre des locataires touchés par ce problème et leurs propriétaires». « Pas que les locataires d’ailleurs, puisqu’il y a aussi des propriétaires-habitants en situation de précarité énergétique», fait remarquer sa consoeur Loren Delavault.
Tout est de la récup’ !
Pour mener ses missions à bien, le Creaq dispose d’un fort bel outil : La Maison Eco’Mobile, qui soufflera sa première bougie en juin prochain. En ce jeudi 26 avril, la camionnette et son petit panneau solaire amovible stationne juste à côté de l’Eglise Sainte-Croix, place Renaudel. « Elle a été entièrement aménagée avec des matériaux de récupération. Le bois, c’est principalement des chutes de chantier du port autonome.» Tout est de la récup’, le véhicule est d’occasion et tout a été mis sur pied grâce à un chantier participatif entamé en 2016. Les bénévoles et salariés du Creaq, l’association La Chiffone Rit et même certains financeurs ont mis la main à la pâte. A l’intérieur, un quizz, une roue de la fortune, des ateliers ludiques, une exposition, des bouquins… Tous destinés à informer sur les problématiques énergétiques de l’habitat. Avec le camion, quatre services civiques et neuf salariés, que des professionnels du secteur.
Travailler avec les institutions
Et pour financer le tout ? Remporter un appel à projet lancé par la société de protection sociale AG2R La Mondiale, ça aide. La Fondation Abbé Pierre, la région, le département et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) ont aussi contribué au financement de la Maison Eco’Mobile. Le Creaq est ainsi souvent missionné par les institutions, notamment par Bordeaux Métropole, pour mener des opérations de sensibilisation. Avec des résultats assez probants, puisque l’association pointe des réductions dans les factures d’eau et d’électricité, la réalisation de travaux pour réhabiliter des logements indignes, ou l’installation d’un récupérateur d’eau dans des écoles du département. En attendant de voir ce que donne le plan quinquennal de Hulot, au niveau local le Creaq et sa Maison Eco’Mobile font leurs preuves.