Les gilets jaunes ont décidé de battre le pavé à côté des lycéens lors de la grève générale pour le climat à Blaye.Si les premiers sont convaincus d’une convergence des luttes nécessaire, les seconds doutent de leur véritable conscience écologique.
Des pancartes aux slogans fleuris et une convergence des luttes pour un printemps social et écologique. Voilà ce qui s’est déroulé à Blaye vendredi 15 mars. Entre 250 et 300 lycéens ont manifesté pour le climat, accompagnés par des gilets jaunes. Cette fois sans leur veste fluorescente caractéristique.
“Je ne savais pas du tout qu’ils allaient être présents”, nous raconte Océane Henry, élève en terminale S au lycée Jaufré Rudel et organisatrice du mouvement.
Selon Sylvie Bordron, responsable du groupe de travail gilets jaunes handicap et invalidité, une première rencontre avec les étudiants a pourtant eu lieu en amont de la marche. “On se bat pour les jeunes et, quand on les a rencontrés, ils étaient contents qu’on vienne avec eux”.
Pour les organisateurs de la marche pour le climat, la présence des gilets jaunes peut devenir gênante. Romain et Octavien aimeraient éviter que ce ne soit de la “récupération politique”. S’ils étaient d’accord pour inviter les gilets jaunes lors de leur manifestation, les deux lycéens observent des règles strictes : “on doit être unis et il ne doit pas y avoir de différence. S’ils portent le gilet jaune, c’est qu’ils sont différents de nous”. Pour ces étudiants, le but n’est pas de transformer la marche en revendication gilets jaunes. “On ne se bat pas pour les même causes. Ils se battent pour un ras le bol fiscal, nous on se bat pour quelque chose de plus grand, qui touche tout le monde. C’est une marche réelle pour l’avenir et pour le futur.”
“Fin du monde et fin du mois, même combat”
Tout autre son de cloche pour Cyril Dupas, un des organisateurs du mouvement des gilets jaunes à Blaye qui affirme : « Fin du monde et fin du mois, même combat ». Alors qu’il se dit très heureux que les lycéens soient à l’initiative de la marche, il regrette que “peu de jeunes prennent part aux manifestations des gilets jaunes”.
Ce n’est pas pour autant qu’on va leur piquer la vedette” rassure Sylvie Bordon. “On veut vraiment se mettre en retrait, on est là en soutien”.
Si certains lycéens craignent la récupération politique, Océane soutient toutefois que la marche reste ouverte à tout le monde, et que “ce n’est pas parce qu’ils sont gilets jaunes qu’ils ne peuvent pas s’intéresser à l’écologie”.
Les gilets jaunes ont bel et bien renforcé les rangs de la marche pour le climat. Sans pouvoir s’empêcher de scander leurs chants habituels, selon Octavien. “Et bien évidemment, rapporte-il, les lycéens ne les ont pas repris.”
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