Si la région Nouvelle-Aquitaine présente une dynamique positive sur le front de l’emploi, de nombreux jeunes ne trouvent pas leur bonheur parmi les plus de 36 000 offres disponibles. Face à elles et eux, certains secteurs n’arrivent pas à recruter suffisamment et sont contraints de recourir aux heures supplémentaires.
Dans le centre-ville de Bordeaux, nombreuses sont les vitrines de commerces à afficher des offres de CDI : service en salle, vente, plonge en restaurant… En Nouvelle-Aquitaine, 18 % des offres d’emplois concernent les secteurs du commerce et de l’hôtellerie-restauration, d’après les chiffres de Pôle emploi.
Des filières qui recrutent mais qui peinent à attirer les jeunes durablement. La faute, bien souvent, à des conditions trop contraignantes. Victoria, étudiante en lettres, cherche un job dans la restauration pour compléter ses revenus. « Depuis septembre, j’ai déjà pu travailler quelques soirs dans un bar en tant qu’extra, mais c’est difficile de faire plus. Je ne suis pas assez disponible pour eux. » Son emploi du temps ne lui permet pas d’envisager plus qu’un CDD à temps-partiel.
Des contrats courts plus prisés
Mais, très convoités, ces contrats sont rapidement pris d’assaut. Marine vient d’être embauchée comme vendeuse dans une boutique de thé. Elle a signé un CDD saisonnier pour renforcer les équipes de la boutique pendant la période de Noël. « Je ne reprends les cours qu’en janvier alors ce contrat est très confortable », se réjouit-elle. Sa collègue Dauphine montre moins d’enthousiasme. « Le renfort des CDD à Noël est très utile, mais nous aimerions recruter en CDI. Nous avons actuellement une offre qui n’attire pas grand monde… », se désole celle qui est salariée ici depuis plusieurs années.
Ce sont en effet les contrats longs qui restent vacants. « Nous n’arrivons pas à recruter un personnel stable. Nous sommes en permanence à la recherche de serveurs ou de cuisiniers », explique-t-on dans une pizzeria de la place des Grands hommes. Une situation qui se répercute sur les employés déjà en poste. À elles et eux d’encaisser le manque de main-d’œuvre.
L’expérience, pas toujours un impératif
« J’ai signé un contrat de 20 heures par semaine à la fin du mois d’août, mais j’ai presque toujours fait entre 24 et 30 heures, précise Hector, serveur dans un restaurant du quartier Saint-Pierre. Je reste motivé mais c’est vrai que c’est une charge supplémentaire qui impose un rythme très soutenu. » Son patron reconnaît avoir de grandes difficultés à recruter. « Il nous manque au moins une personne en salle et une autre en cuisine, détaille-t-il. C’est très compliqué de trouver des personnes motivées en CDI. »
Des efforts sont pourtant faits du côté des employeur.euse. « Je n’avais pas trop d’expérience et j’ai quand même pu avoir ma chance, relativise Victoria. En fait, les bars ont tellement besoin de main-d’œuvre que ce n’est plus un frein. » Même chose pour Marine qui n’a pas eu de mal à convaincre ses recruteurs. « Je n’avais jamais travaillé dans la vente et j’ai été embauchée directement. Il suffit d’être motivée. »
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Crédits : Louis Faurent