Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, des associations de prévention et de dépistage du VIH sont réunies sur le campus de Pessac à l’initiative de la ville « Bordeaux sans Sida ». Ces stands de dépistage viennent en complément de centres permanents tels que le CeGIDD qui proposent des consultations avec des médecins.
Cassandra patiente au milieu des tentes colorées. Au bout de son index, la micro-plaie saigne encore. Un petit point de sang, qui doit déterminer si oui ou non elle est positive au VIH. Cette étudiante en lettres de 18 ans vient de se faire dépister pour la première fois. Cassandra a réalisé un TROD (Tests Rapides d’Orientation Diagnostique). Sans trop d’appréhension, l’étudiante l’a fait « juste au cas où ».
Dans la queue du CROUS, un bénévole est venu lui parler du VIH, des risques de contamination et de la possibilité de se faire dépister gratuitement et sans rendez-vous à la faculté. Au bout de vingt minutes, elle a le résultat : négatif. À ses côtés, son ami Sylvain avoue être plus inquiet. Le jeune étudiant en littérature confie avoir «déconné une ou deux fois ». Sylvain se fait pourtant tester « entre deux et trois fois par an ». Le dépistage lui permet de se sentir plus libre dans ses rapports sexuels. Si une fois le test fait, le résultat est rapide, les deux amis ont attendu une demi-heure avant d’être pris en charge.
Campus sans sida
Emmanuelle Piquet, responsable de la prévention et du dépistage pour Sida 33 les rejoint : « Ça marche tellement bien qu’il y a même un peu d’attente ». Dans la journée, elle estime qu’une centaine d’étudiants et d’étudiantes, sans forcément de mutuelle, vont pouvoir se faire dépister de manière anonyme et gratuite. Si le résultat du test s’avère positif, la personne est accompagnée par les associations et dirigée vers des analyses plus complètes, avec prise de sang. Les professionnel·les de santé vont cibler certaines populations tout au long de la semaine, précise Isabelle Ellie Le Hen, médecin sexologue et coordinatrice Pôle Santé Sexuelle du CeGIDD. Mardi, c’était les étudiant·es, aujourd’hui les sans domicile fixe et le grand public place de la Victoire demain. Pour elle le dépistage est un outil de prévention. “Connaître son statut c’est se soigner et limiter la transmission”.
Le CeGIDD, un centre accueillant
En dehors de la semaine de prévention, les dépistages du VIH se font à l’accoutumé dans des espaces spécialisés comme les CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic). Dans ces centres, les tests se font par prise de sang. En un an, le CeGIDD a dépisté plus de 8 500 personnes. À l’ouverture à dix heures, les sièges de la salle d’attente sont tous occupés. Ticket à la main, les patient.es remplissent des fiches dans une salle d’attente tapissée d’affiches pour la sensibilisation aux infections sexuellement transmissibles (IST).
Face au VIH, les Étudiants·es représente une population vulnérable
Bella fait partie des quatre infirmières qui travaillent sur place. Pour elle, la règle primordiale est de ne pas généraliser sa manière de prodiguer des soins. « Pour le dépistage, on s’adapte à chaque profil ».
Isabelle Ellie Le Hen complète : « Le dépistage est un porte d’entrée vers un suivi plus large de la santé sexuelle » . Si certaines missions sont orientées vers des publics particuliers, comme les travailleurs.euses du sexe ou des personnes sans papier, mais la grande majorité des personnes qui viennent au centre sont des jeunes. Isabelle Le Hen précise : « Deux tiers des patients et patientes ont moins de 30 ans. Bella conclut : « Les jeunes constituent une population vulnérable d’un point de vue psychologique, social et financier ».
Les centres de dépistages AIDES et CeGIDD en Nouvelle-Aquitaine
Eva Aronica @Eva_Aronica & Marie Colin @Marie_Colin_