Les commerçants sont révoltés après les dégradations occasionnées par la manifestation samedi dernier contre la loi sécurité globale. Vitres brisées, matériel de travaux vandalisé, poubelles brûlées… Les propriétaires de commerces réclament “l’interdiction de manifester dans les zones commerciales », lit-on dans 20minutes. Une possibilité exclue par la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, rapporte Rue89. Elle rappelle que “la liberté de manifester est un droit incontestable et imprescriptible”.
France Bleu, TV7 et Sud-Ouest rapportent ce matin la condamnation hier à 6 mois de prison dont 2 mois ferme d’un jeune de 19 ans, impliqué dans les dégradations de samedi dernier. “J’ai suivi, j’ai été bête” a avoué le prévenu devant la procureure.
Un trimestre d’activité de perdu
À l’approche des fêtes, la principale menace pour les commerçants reste le covid. Au total, c’est un trimestre entier d’activité qui a été perdu. Dans le JT du matin de TV7, Fabienne Massip, gérante de la maroquinerie De Grimm à Bordeaux, s’inquiète pour 2021 : “j’appréhende beaucoup 2021, parce que je vais devoir rembourser mon Prêt Garanti par l’État, et cela va m’empêcher d’embaucher des salariés. Et une entreprise a besoin de salariés pour vivre et se développer.”
Hier soir, la métropole détaillait son plan d’aide pour consommer local, et son enveloppe de 80 millions d’euros explique Sud-Ouest. 20.45 millions sont mobilisables immédiatement pour faire face à l’urgence. Le salut des commerçants pourrait passer par un report des soldes, c’est en tout cas ce que demande, à l’échelle nationale, la Confédération des Artisans et Commerçants de France. L’organisme estime que les démarrer à la fin janvier serait un meilleur moyen de réaliser des profits.
Autre solution pour tenter de sauver les petits commerces : le numérique. Invitée de la Minute Éco de TV7 ce matin, Anne-Cécile Petit, déléguée au numérique de la région Nouvelle-Aquitaine a incité les géants du Marketplace à faire plus de place aux commerces de proximité. 75% des clients y seraient en outre favorables.
Une stratégie de traçage des cas contacts payante
D’un point de vue sanitaire, “La Gironde s’en tire bien”, c’est le titre en Une de Sud-Ouest ce mercredi 2 décembre 2020. À l’approche du deuxième déconfinement, le quotidien s’autorise à faire un premier bilan de l’épidémie dans le département. L’épidémiologiste Laurent Filleul déclare dans une interview “la Gironde a relativement été épargnée par les deux vagues” de Covid-19, par rapport à de nombreux autres départements français. La raison ? C’est en Gironde que le premier cas de coronavirus en Europe a été recensé, le 24 janvier, ce qui aurait permis au département d’organiser avant les autres sa stratégie de traçage des cas contacts.
Un seul couac selon l’épidémiologiste, le déconfinement jugé trop brutal est lié à l’apparition de clusters à la fin de l’été. France Bleu Gironde alerte ce matin sur la situation à l’hôpital de Sainte-Foy la Grande, à l’est du département. Les services hospitaliers sont en effet loin d’être déchargés. Fin octobre, le pic de la deuxième vague est atteint chez nous, même si “l’impact a été plus modéré à Bordeaux et en Gironde. Il faut rester vigilant et ne pas baisser la garde”.
Capture d’écran : AB7Media
Anthony Derestiat (@Anthony_Derest) et Anaëlle Larue (@anaellelre)