Concerts de décembre : les jeunes de l’Orchestre Universitaire de Bordeaux font vibrer la musique symphonique

À Bordeaux, l’Orchestre Universitaire attire les jeunes depuis plus d’un demi-siècle. À l’occasion de leur ultime répétition avant les concerts de ce mardi 9 décembre et ce mercredi 10 décembre, ces musicien·nes nous racontent leur passion pour la musique d’orchestre.

La moyenne d’âge des membres de l’Orchestre Universitaire de Bordeaux est de 25 ans. ©Matthieu Delour

Ce lundi 8 décembre à 20 heures, tandis que le campus de l’Université Bordeaux Montaigne se vide de ses dernier·es étudiant·es, l’amphithéâtre 700, lui, s’anime. Comme chaque semaine, les jeunes de l’Orchestre Universitaire arrivent par petits groupes, instruments sur le dos et sourires aux lèvres. Mais ce soir, la répétition a une saveur particulière : c’est la dernière avant les grands concerts de décembre, prévus mardi 9 décembre à la Station Marne (20h30) et mercredi 10 décembre dans ce même amphithéâtre de l’université (20h30). Au programme : des pièces majeures de Brahms et Dvořák, interprétées par 65 musicien·nes et les solistes Guillaume Chilemme et Thomas Duran. 

L’orchestre, qui fonctionne sous statut associatif, a été créé en 1972. Il accueille depuis ses débuts les jeunes qui désirent poursuivre leur pratique musicale, notamment après le lycée. « Quand on déménage pour ses études, c’est souvent difficile de garder une pratique régulière. Ici, avec l’orchestre universitaire, on peut retrouver ce cadre » explique Jean-Baptiste Nez, trésorier de l’association et membre de l’ensemble depuis sept ans. La majorité des instrumentistes – près des trois quarts – sont donc des étudiant·es, français·es ou étranger·es, ou de jeunes diplômés. Avec une moyenne d’âge d’environ 25 ans, l’ensemble compte parmi les orchestres les plus jeunes de la ville.

« Ressentir les vibrations, c’est magique ! »

Les étuis s’ouvrent, les archets se tendent, les vents ajustent leurs anches : dans un joyeux tumulte, les musicien·nes se préparent et discutent de mesures. Qu’ils ou elles aient fréquenté le conservatoire ou non, tout le monde se retrouve ici pour la même raison : le plaisir de jouer ensemble. « Dans un orchestre, les sensations sont très fortes : sentir les vibrations d’une cinquantaine de musiciens autour de soi, c’est magique ! » s’exclame Julie, qui se dédie entièrement à la musique depuis la fin de ses études. À ses côtés, Lucas, récemment diplômé en informatique, acquiesce et raconte avec enthousiasme : « C’est pour rejoindre un ensemble symphonique que j’ai commencé un deuxième instrument. » Voilà ce qui l’a mené à troquer sa guitare pour le hautbois.

Les trois-quarts de l’orchestre sont des étudiant·es ou jeunes diplômé·es. ©Matthieu Delour

Rendre la musique classique accessible

Malgré l’engouement de ces passionné·es, la musique classique est loin d’être en vogue chez les jeunes. D’après l’étude Comment les moins de 25 ans écoutent de la musique ? publiée en 2023 par le Centre national de la musique, le classique ne se trouve qu’en 13ᵉ position – à égalité avec le reggae (14 %) et juste avant les comédies musicales (11 %). « Pourtant, on l’entend partout ! Dans les pubs, au cinéma… On connaît forcément les Quatre Saisons de Vivaldi ou la Symphonie du Nouveau monde de Dvořák ! » explique Marie, étudiante en histoire et clarinettiste. Lucas, le hautboïste, insiste : « Avec plus d’éveil musical à l’école, on comprendrait mieux la richesse de la musique classique et on en écouterait sans doute davantage. »

En 2023, la musique classique est le 13ᵉ genre musical écouté par les 15-24 ans en France. ©Matthieu Delour

Pour apprivoiser ce genre musical, les membres de l’orchestre ne sont pas avares en conseils : commencer avec les compositions pour films de Hans Zimmer ou d’Ennio Morricone, explorer la musique romantique avec Tchaïkovski ou encore profiter des tarifs jeunes de l’Opéra de Bordeaux. « Pour 10€, on peut voir un ballet ! », rappelle Marie, la clarinettiste. « La musique symphonique peut être plus facile d’accès lorsqu’elle dialogue avec un autre art de la scène. »

Autre façon d’apprivoiser ce genre : profiter des deux concerts gratuits de l’Orchestre Universitaire de Bordeaux. Lors de leur ultime répétition, les musicien·nes rejoignent la scène et le chef d’orchestre Emmanuel Pelaprat lève la main. Alors que les conversations s’éteignent, que les mines se concentrent et que les archets se figent, les mots de Lucas résonnent : « Dans cette musique, il y a quelque chose de grandiose. »

Marie COGORDAN

Portfolio par Matthieu Delour

Une étudiante de l’Orchestre Universitaire pendant la répétition générale. ©Matthieu Delour
Un corniste de l’orchestre la veille de la première représentation. ©Matthieu Delour
A l’arrière de l’orchestre, les cuivres. ©Matthieu Delour
Un tiers de l’effectif de l’orchestre se renouvelle chaque année. ©Matthieu Delour
Le chef d’orchestre, Emmanuel Pélaprat. ©Matthieu Delour
Les musicien·nes de l’orchestre jouant la Symphonie « Du Nouveau Monde » de Antonín Dvořák. ©Matthieu Delour
Une violoniste attentive aux ordres du chef d’orchestre. ©Matthieu Delour
Au total, 300 spectateurs sont attendus pour ces deux soirées de concert. ©Matthieu Delour

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