Campusciennes. C’est le nom du groupe Facebook créé par des étudiantes bordelaises pour apporter témoignages, soutien, informations et prévention aux étudiantes du campus de Pessac.
Depuis la création du groupe Facebook, il y a une semaine, elles sont 3 000 à l’avoir rejoint. Chaque jour, sur la page, plusieurs dizaines d’étudiantes témoignent d’une agression, s’organisent pour ne pas rentrer seules le soir, après les cours, et échangent sur les agresseurs présumés.
Sont admises sur ce groupe privé non mixte les victimes et ou témoins d’agression, verbale ou physique. Le mot d’ordre est à l’entraide et à la solidarité… féminine. En effet, les hommes ne sont pas admis sur le groupe. Les administratrices justifient ce choix par l’envie que les étudiantes puissent s’exprimer librement : « c’est pas contre les mecs mais on veut un lieu safe où on n’a pas peur de recevoir des réflexions maladroites, sexistes, violentes, ou du troll ».
Messages de solidarité, propositions de covoiturage, sont diffusés sur le groupe. Elles plaident l’importance de porter plainte en masse pour « alourdir un dossier constitué par la gendarmerie » et « accélérer un potentiel jugement. »
Sophie*, la créatrice des Campusciennes, entend bien faire valoir ses revendications hors du groupe Facebook. Depuis le viol d’une étudiante, survenu un soir de la semaine du 26 novembre, et l’agression physique d’une autre, mardi dernier, elle met tout en œuvre pour que l’université porte plainte et reconnaisse l’insécurité sur le campus.
La marche organisée ce soir pour dénoncer ce climat d’insécurité, représente déjà un grand pas pour ces étudiantes qui se battent sans relâche depuis trois semaines.
*Le prénom a été changé pour respecter l’anonymat.
Par Edith Rousselot