Au national, positionner la France en leader de la Green Tech est au cœur des préoccupations du gouvernement. Depuis 2020, le label Green Tech Innovation accompagne des start-up et PME pour développer leurs nouvelles innovations en faveur de l’environnement. À Bordeaux, des start-up agissent pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
La volonté de changer les choses, le monde et notre façon d’interagir avec la nature a pris une grande place dans notre quotidien. Depuis quatre jours, c’est à la COP27 que ces sujets sont discutés. Efficaces ou non, les COP ont pour objectif de prendre des mesures, à échelle mondiale, afin d’améliorer et de maximiser l’espérance de vie sur Terre. À l’échelle locale, de nombreuses initiatives voient le jour, portées par des personnes qui veulent sensibiliser à l’urgence climatique.
“Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”
Déchets plastiques, alimentaires, vêtements et même peinture, toutes ces matières se recyclent. L’impulsion de start-up bordelaises a permis de donner une seconde vie à ces déchets. Généralement jetés, incinérés ou mis en décharge, ces anciens potentiels polluants connaissent un nouveau souffle.
De plus en plus d’entrepreneurs ont choisi d’investir dans des start-up écoresponsables, afin de limiter la pollution et d’offrir à leurs clients des produits de seconde main, de qualité et écologique. “Un, on collecte, deux, on remet en état et trois, on remet en circulation”, explique Ariane Renaud-Brûlé, cofondatrice de la marque de vêtements Sapar. 100% écologique et de seconde main, cette “solution circulaire” comme elle la décrit, consiste à aller récupérer des textiles divers et variés directement chez des particuliers afin de les remettre en état et de les revendre. Cette pratique participe à un cycle, “notre fournisseur de matière première devient potentiellement notre client derrière, donc la boucle est techniquement bouclée !”. Cette initiative est née d’un constat : les jeunes parents ou les jeunes trentenaires qui aspirent à acheter de la seconde main n’ont pas le temps de chiner, alors, Sapar a trouvé la solution en leur proposant des vêtements remis en état et “à la mode”. “70% des vêtements récoltés ne sont plus portés et sont ainsi considérés comme des matières stagnantes”. Afin de sauver ces habits, Sapar récolte, à vélo, les sacs de textiles directement chez les donateurs afin de rester dans une démarche éco-friendly.
Comme cette nouvelle marque, beaucoup d’autres entreprises girondines se sont développées avec l’envie d’apporter une plus value à leur démarche, en l’intégrant dans une démarche écologique. Pour la marque Petit Pote, l’envie d’apporter une plus-value à leur démarche d’entreprise se traduit par l’utilisation d’un textile en coton 100% bio fabriqué à Bègles. En internalisant la production et en fonctionnant à la commande, Petit Pote limite son empreinte. Se fournir de textile français, à bas prix et de bonne qualité est un défi que l’entreprise essaye de relever. Mais la fondatrice reconnaît que les “tissus viennent de Turquie ou de Chine, parce que nous n’avons pas encore les moyens de tout faire venir de France”. Le local, oui mais dans une certaine mesure.
Une prise de conscience tardive face à l’urgence climatique
Cette nécessité de centraliser les productions et de fabriquer à partir de matières naturelles et/ou renouvelables entre dans un processus très à la mode de “slow fashion”. Néanmoins, les grandes marques gardent le lead des ventes et les comportements tardent à changer.
Les consommateurs ne connaissent pas forcément l’existence de ces boutiques. Encore beaucoup d’acheteurs et d’acheteuses se rendent dans de grandes enseignes, dont la démarche écologique relève bien souvent du greenwashing. Lorsque les grandes marques adoptent cette démarche, “en réalité, c’est souvent pour s’acheter une conscience”, analyse Ariane. “Les géants de la mode vont attendre qu’il y ait une loi qui leur interdisent complètement de produire ailleurs qu’en Europe pour le faire”.
Une reconnaissance du local à l’international
Les start-up bordelaises ont également su se faire voir à échelle mondiale. C’est par exemple le cas de Sunna Design, une entreprise qui a innové dans les lampadaires solaires. Cette solution écologique est une alternative à l’éclairage public, très énergivore. Cette start-up née en 2011 est présente à la COP27, connait un rayonnement mondial. En répondant à une demande, tant des pays développés que des pays émergents, Sunna Design vise un public large, en particulier en cette période d’augmentation des coûts de l’énergie. En effet, ce sont 50 000 lampadaires solaires connectés qui vont être installés au Togo, dans “plusieurs milliers de villages ruraux non électrifiés”.
Sunna Design a bénéficié de l’aide de Bordeaux Technowest, à laquelle Jean-François Nothias, chargé de mission en accompagnement de projets d’écoparc, a participé. La start-up a pu éclore grâce à l’aide de Technowest qui accompagne environ 70 start-up en les aidant financièrement.
Marthe Dolphin et Eve Figuière