Samedi 29 novembre 2025, la banque alimentaire de Bordeaux-Gironde entamait sa grande collecte annuelle de denrées alimentaires et de produits de première nécessité. Cette année, la collecte a eu lieu les 28, 29 et 30 novembre. Au Carrefour Market « Le Caillou », à Caudéran, ce sont des lycéens qui ont mis la main à la pâte.

À l’entrée du supermarché, ce samedi, quatre jeunes du lycée privé Saint-Joseph de Tivoli coordonnent la collecte de la Banque alimentaire. « Contrairement à ce que certains pourraient penser, les jeunes ont des valeurs d’engagement, c’est important pour eux de lutter contre le gaspillage », assure Thierry Cagnon, secrétaire général de la Banque alimentaire de Bordeaux-Gironde.
Louis, 16 ans, tend une poche de la Banque alimentaire à chaque client qu’il croise. « Nous avons pour objectif de récolter 400 tonnes de produits à l’issue de la collecte », affirme le lycéen, qui participe pour la première fois à l’événement.
Chaque année, l’établissement Saint-Joseph de Tivoli propose à ses élèves d’épauler les gilets orange lors de la collecte. Selon Fabienne Dalle, enseignante et responsable des lycéens, le nombre d’inscriptions progresse d’années en années. « La plupart de nos jeunes sont issus de milieux aisés et c’est très important pour nous de les sensibiliser à ces problématiques. Tous les humains sont fragiles à un moment donné dans leur vie », souligne-t-elle.
« C’est important de partager »
Jade est élève en classe de première. « J’avais du temps et je trouvais le principe assez beau, c’est un moyen de faire une bonne action », lance l’adolescente, qui nous désigne un caddie rempli de pâtes, de riz et de conserves en tout genre. D’après la lycéenne, les clients du magasin ont été généreux.
Déborah et son mari viennent de passer en caisse. « Lorsqu’on a la chance d’être en bonne santé et d’avoir un peu de sous de côté, c’est important de partager. J’essaye de donner un peu de plaisir à des gens qui dorment dehors et qui se trouvent dans une misère honteuse pour notre société ». La retraitée dépose dans le caddie tenu par les lycéens du chocolat, des pâtes, du couscous et des briques de soupe.
Selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), le prix des produits alimentaires a augmenté de 1,4 % en 2024. Malgré l’inflation et la montée des prix ces dernières années, Michèle, une autre donatrice, continue d’aider la Banque alimentaire. Elle nous montre le contenu de son sac : « J’ai pris des produits de base comme de la farine et des gâteaux au chocolat. Je pense aux enfants qui n’ont pas la chance de prendre un goûter ». Une chose est sûre, la collecte semble avoir porté ses fruits.
Une aide précieuse en Gironde
Chaque année, la Banque alimentaire traite et valorise 4.000 tonnes de denrées alimentaires en Gironde. L’organisme a pour mission de soutenir les personnes les plus démunies en fournissant une aide aux 131 associations du département. L’année dernière, l’action des gilets orange a permis de fournir cinq repas par semaine à 22.800 personnes.
Contrairement aux Restos du Cœur ou au Secours populaire, la Banque alimentaire ne reçoit aucun bénéficiaire. « Nous avons trois sources d’approvisionnement », explique Thierry Cagnon. « La première, c’est ce qu’on appelle le fonds social européen. Notre fédération réalise des appels d’offres, à l’aide de subventions, sur tous les pays de l’Europe pour récolter des produits secs ou du surgelé. Et en fonction du marché, le meilleur rapport qualité-prix est retenu ». Les denrées sont alors adressées gratuitement à la Banque alimentaire, qui les distribue à son tour.
« La deuxième source d’approvisionnement, et c’est de loin la plus importante, c’est la ramasse », poursuit-il. Chaque jour, les bénévoles de la Banque alimentaire récupèrent des produits à date courte. Les denrées sont triées et distribuées dans la journée aux différentes associations partenaires. Enfin, la troisième source d’approvisionnement est la grande collecte de ce mois de novembre.
Mais qui sont les bénéficiaires de la Banque ? « Nous avons de plus en plus d’étudiants et de retraités en situation de précarité », constate Thierry Cagnon. Le reflet d’une situation préoccupante qui sévit dans tout l’Hexagone. Parmi les bénéficiaires de la Banque alimentaire, 1 personne sur 5 est à la retraite. Concernant les étudiants, ils étaient 2.530 a bénéficié d’une aide de l’association en 2022. Depuis, ce chiffre ne cesse de progresser, d’après le secrétaire général de l’association.
Célia LESPINASSE

