La loi sur la décentralisation a 35 ans depuis le 2 mars dernier. Décryptage de la Nouvelle-Aquitaine : quel rôle, quels acteurs, quels enjeux ? Aujourd’hui, où en est notre région avec la décentralisation?
Cet anniversaire est marqué par le big bang territorial de François Hollande, de janvier 2016. Aujourd’hui, la France a 13 régions, contre 21 auparavant. Pour l’ex-diplomate charentais, Gérard Montassier, il était temps ! « La France est le seul pays d’Europe à ne pas être fédéral », analyse-t-il. Le fédéralisme : une étape clé pour donner un rayonnement européen aux régions, et poursuivre sa décentralisation.
Quel destin pour la Nouvelle-Aquitaine ? C’est la question que s’est posée Gérard Montassier, intellectuel charentais. Comme tout le monde, il s’est interrogé sur l’organisation de notre nouvelle région. «J’ai donc décidé d’écrire un livre qui pose les problèmes et donne des solutions. Il a été co-écrit avec dix personnes. Huit de la région avec de fortes compétences locales. Et des amis suisse et anglais qui ont cerné le rôle la Nouvelle-Aquitaine en Europe et dans le monde», explique le gendre de VGE.
Une région à la taille de l’Autriche, qui doit gérer entre autres, des difficultés liées à la ruralité et la désertification comme l’agriculture, la viticulture, l’exportation agricole, les pesticides. Mais aussi des problèmes liés à la métropole et aux grandes agglomérations comme l’insertion des jeunes, le chômage, l’économie des entreprises, etc.
Ces nouvelles régions ont à présent une «taille européenne», avec de «super-préfectures» leur permettant de peser davantage au niveau économique. Le pouvoir des métropoles est également accru. Avec un budget primitif de trois milliards d’euros en 2017, la Nouvelle-Aquitaine va recevoir, en outre, de nouveaux crédits de l’Union européenne. Des sommes astronomiques que les conseils régionaux vont devoir utiliser avec parcimonie.
Un Sénat régional, une solution ?
Dans son livre, Quel destin pour la Nouvelle-Aquitaine ?, Gérard Montassier propose une solution inattendue : un Sénat régional.
«Il serait composé de retraités non rémunérés qui ont le temps de se spécialiser sur des thèmes clés régionaux comme le cognac. Ce Sénat conseillerait et proposerait des solutions aux élus pour encourager des politiques locales adaptées. Comme un syndicat, on y adhère si on le souhaite. Toutefois, si les sénateurs sont absents plus de cinq fois, ils sont déchus de leurs fonctions».
Un modèle qui reprend l’idée d’un CESER, le conseil économique, social et environnemental régional, avec un coup de neuf.