Des convictions à toute épreuve

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À l’occasion de la journée des droits des femmes, Imprimatur lance une série de portraits ! A 42 ans, Naïma Charaï est conseillère régionale chargée à l’égalité femme-homme, à la lutte contre les discriminations et à la solidarité. Portrait d’une femme politique engagée qui lutte contre les inégalités sociales.

Mardi 8 mars, une table ronde est organisée à l’Hôtel Région d’Aquitaine. Le thème : « de l’invisibilité à la visibilité : les femmes s’en mêlent ». Cheveux bruns coupés courts, visage poupin, l’élue régionale entourée d’un public majoritairement féminin, ouvre le débat. Des événements comme celui-ci, elle fait en sorte qu’il y en ait chaque année. Elle a fait de la parité homme-femme son cheval de bataille.

Une femme engagée

Patrick Volhpilac, directeur de Cabinet d’Alain Rousset, la décrit comme « une femme qui est au service des autres », avant d’ajouter « par les autres je désigne plus particulièrement les femmes ». Originaire du Maroc, arrivée en France à l’âge de 4 ans, Naïma montre son investissement dans la sphère sociale, notamment lorsqu’elle co-fonde Ippo (Information Prévention Proximité Orientation), une association bordelaise qui vient en aide au public en situation de prostitution. Elle étend aussi son engagement en politique. Élue conseillère régionale d’Aquitaine en 2004, elle est nommée entre-temps par François Hollande à la tête de l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion et l’égalité des chances), un « opérateur des programmes sociaux en faveur des habitants des quartiers sensibles ». Une fonction en concordance avec ses convictions. Assumer plusieurs tâches ne fait pas peur à ce bout de femme toujours en mouvement. Aussi, elle se prête volontiers à l’exercice de l’interview. C’est d’une voix douce, qu’elle convainc son auditoire, d’ailleurs Naïma, prénom d’origine arabe, fait référence à ce trait de caractère.

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En phase avec son époque, Naima a choisi Twitter comme outil d’échange avec les citoyens.

Naïma Charaï, la battante

Cela va faire près d’une dizaine d’années qu’elle poursuit sa carrière politique. Un chemin qui ne s’est pas fait sans mal. Elle rappelle lors de la table ronde que « le monde politique est principalement composé d’homme blanc, chauve, âgé d’une cinquantaine d’années ». Un constat, approuvé et hué par l’assemblée. Quand on lui demande comment elle a fait pour s’imposer dans cet environnement masculin, elle répond avec honnêteté et amusement : « Je suis une femme et en plus arabe, ça complique la donne. Ce n’est pas simple tous les jours. Il est déjà arrivé qu’on me confonde avec une femme qui sert le café alors que je sors de réunion ! » Cette anecdote est révélatrice d’un phénomène qui perdure et qui révèle l’ampleur du travail à fournir. Mais elle reste optimiste :  » Je crois beaucoup en la sororité, c’est l’un des chemins de la réussite, il doit y avoir une solidarité entre femmes élues ». Cette ambition affichée n’étonne pas Sylvie Marcadier, une fonctionnaire de la collectivité territoriale qui la connaît depuis près d’une dizaine années. « C’est une personne très engagée et sensible sur la question de l’égalité homme-femme, mais surtout une femme de convictions sur laquelle on peut compter. »

Jennifer Biabatantou

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