Foire de la brocante des Quinconces : un week-end d’affaires pour les exposants

L’événement emblématique de la vie girondine rassemble cette année plus de 250 exposants. Cette foire n’est pas qu’un marché, c’est un endroit où des objets revivent des souvenirs depuis plus de 50 ans. Une particularité qui attire les visiteurs et fait l’affaire des exposants. 

À la foire de la brocante d’automne de la place des Quinconces, ce samedi 29 novembre 2025. ©Ndiémé FAYE

Des stands qui brillent par leurs couleurs à la place des Quinconces où la foire de la brocante d’automne de Bordeaux se déroule du 21 novembre au 07 décembre 2025. Ce samedi matin, 29 novembre, l’air est encore frais lorsque les premiers étals se déplient. Le sol gravillonne sous les pas et l’ambiance du matin est douce. Dans l’allée principale de la place des Quinconces, les meubles patinés attirent le regard. Bibliothèques anciennes, chaises capitonnées, commodes sculptées : chaque pièce semble porter l’empreinte de décennies de conversations.

Plus loin, un stand réunit des vases soufflés à la main. À côté, des lampes industrielles pendent prêtes à redonner chaleur et lumière à un intérieur moderne. Un brocanteur, Jean-Baptiste, essuie une commode sculptée. « On verra si ça va encore marcher aujourd’hui… Les week-ends, en général, le commerce marche bien. », confie-t-il, en alignant des cadres dorés. Et les résultats sont là : « J’ai déjà vendu un salon à 800 €. »

Installé dans le secteur de la brocante depuis deux ans, il vit ici sa deuxième foire. Pour lui, l’événement représente une part importante de son chiffre d’affaires : en un week-end, il réalise parfois l’équivalent d’une semaine classique à sa brocante en ligne. 

Jean-Baptiste Queniau, exposant à la foire de la brocante des Quinconces de Bordeaux. ©Ndiémé FAYE 

Des objets qui rappellent des histoires

Plus loin, un stand de porcelaines offre une ambiance plus intime, presque familiale. De petites merveilles vernissées, posées sur des étagères improvisées, attirent autant par leurs couleurs que par les histoires qu’elles suggèrent. C’est là que Marie, une habituée, s’arrête. « Je viens chaque année avec mes filles. Ce stand me rappelle les marchés de mon enfance. On cherche surtout des pièces qui ont une histoire. » Elle repère une porcelaine jaune. Discute. Marché conclu pour 60 €. Elle repart l’objet bien serré contre elle.

Une autre Marie, quarante ans passés, s’arrête au stand des meubles. Devant elle, une commode en noyer, patinée par le temps. « Mon salon a besoin d’âme », dit-elle en caressant le bois gravé de fleurs, « et celui-ci semble avoir gardé une promesse ». Le vendeur qui connaît chaque veine du bois, répond avec un sourire : « Elle a vu des guerres et des révolutions. Elle peut encore durer une génération. » Marie médite et finit par empoigner la commode avec une assurance tranquille.

Un jeune couple, Rémy et Élise, déplace des chaises en cuir patiné et une table basse en chêne. Rémy s’attarde sur un buffet bas, les mains glissent sur le contour des étagères, et il remarque les charnières qui brillent encore. « On veut quelque chose qui raconte une vie. », dit-il. Élise sourit et demande au vendeur : « Est-ce que les pieds tiennent encore sous une charge légère ? » Le marchand, fier, répond : « Oui, tout tient. » Le couple échange un regard complice, négocie un peu, puis, après quelques rires, conclut l’achat d’un buffet qui semble déjà prêt à accueillir leurs souvenirs. Le prix, 200€. 

Un stand de poteries anciennes et d’objets artisanaux à la brocante des Quinconces, soigneusement disposés. ©Ndiémé FAYE

Un aperçu du passé

Alice, la quarantaine, a le regard qui cherche l’objet qui parle. Son premier arrêt est un stand où s’alignent de vieilles plaques publicitaires et des enseignes lumineuses. « Mon grand-père collectionnait les horloges électriques. », murmure-t-elle en touchant délicatement une pendule pendante. Le vendeur, un homme âgé, esquisse un sourire : « Elles tiennent encore le temps, vous savez. » Le tic-tac résonne brièvement dans l’étreinte du silence avant qu’Alice ne lâche un petit rire et glisse l’objet sous son bras. 

Au fond, un stand de textile, on y découvre des foulards imprimés, des robes en coton léger et des serviettes brodées à la main. Une jeune femme, Clémence, hésite devant une robe qui semble avoir été tissée par des mains patientes sur une vieille machine. « Elle a presque l’odeur du passé.  », dit-elle en riant. Le vendeur, un homme jovial, explique que la robe a survécu aux hivers bordelais de l’après-guerre grâce à un carré de laine qui retient la chaleur. Clémence l’essaye rapidement, la silhouette se dessine dans le miroir et son souffle d’excitation traverse la ruelle des étals. Elle achète finalement la robe.

FAYE Ndiémé

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