Alors que les navettes fluviales Bato, mises en place par la Métropole, commençaient juste à se déployer, le tribunal administratif bordelais a décidé hier de mettre un stop au contrat. Pour rappel, quatre de ces catamarans avaient été commandés par la Métropole au constructeur naval vendéen Ocea : deux ont commencé à naviguer récemment, deux autres devaient être réceptionnés dans les prochains mois, pour relier les rives de la Garonne entre Bordeaux, Lormont et Bègles. Le contentieux est le suivant : lors du marché public lancé par Bordeaux Métropole, le cahier des charges stipulait l’exigence de navettes plus écologiques, et avec une autonomie de batteries électriques très précise, de douze heures sans appoint. Or, et comme l’ont fait remarquer les concurrent·es d’Ocea qui ont saisi la justice, les batteries embarquées ont une autonomie d’environ cinq heures trente, et sont ensuite rechargées par les générateurs diesel pour le reste des trajets.
Le tribunal n’annule cependant pas le contrat de 2022, puisque deux catamarans ont déjà été livrés et mis en service : il le résilie, ce qui annule la livraison des deux prochains bateaux. De son côté, le groupement concurrent à Ocea lors du marché public, leadé par la Chaudronnerie Aluminium Inox (CAI),constructeur créateur des premiers « Batclub » en 2013, réclame 2,7 millions d’euros de réparation de préjudices.