Pour interdire la vente de la puff, la cigarette électronique jetable, les parlementaires dénoncent son empreinte environnementale désastreuse. Le recyclage du produit est loin d’être aisé. Quentin Bellet, responsable des affaires publiques chez Ecologic, un éco-organisme pour la gestion des déchets électriques et électroniques, revient sur cette difficulté.
Pourquoi est-il complexe de recycler les puffs ?
La puff entre dans la catégorie des Déchets d’Équipement Électriques et Électroniques complexes (D3E), comme les brosses à dents électroniques ou les écouteurs sans fil. C’est un petit produit avec une batterie incorporée au lithium dont il est difficile de séparer les composants, sauf manuellement. Le taux de recyclage est donc moindre par rapport à des produits de plus grande taille : il est plus compliqué de démonter une puff qu’un frigo, une imprimante ou même un sèche-cheveux.
Je pense que les gens n’ont pas conscience que c’est un produit électronique avec de potentielles nuisances pour l’environnement. Ils les prennent et les mettent à la poubelle, sans les trier. Il y a donc un sujet autour de la sensibilisation et de l’éducation au geste de tri sur ces produits spécifiques.
En quoi consiste la sensibilisation que vous réalisez auprès des fabricant·es ?
On s’appuie sur un arsenal réglementaire de plus en plus développé pour amener les fabricants vers plus d’éco-conception*. Le projet de loi en est un peu la preuve. Par exemple, les fabricants ont l’obligation d’avoir des pièces détachées.
Ensuite, sur la sensibilisation, nous organisons des actions de recyclage, des formations et des visites des sites de traitement. Nous mettons en œuvre tout un tas de moyens de communication pour faire part aux fabricants de leurs obligations.
Ecologic peut aussi les aider à s’approvisionner en matières premières issues du recyclage ou améliorer la durabilité de leurs produits.
Recueillis par Athéna Salhi @Athena_Slh
Alexandre Tréhorel @alexandreTreho
Photo : Ecologic