Voiture, piste cyclable, tramway… Aujourd’hui, les métropoles comme Bordeaux investissent largement dans de nouveaux modes de déplacement véhiculés, souvent au détriment du plus élémentaire : la marche. Une situation qui préoccupe aujourd’hui les girondin·es.
À Bordeaux, le piéton a la vie dure. Selon le baromètre des villes marchables 2021, la capitale girondine, comme de nombreuses villes françaises, ne fait pas cas de ses marcheur·euses. Poubelles, mobiliers urbains encombrants, voitures ou vélos mal garés… autant d’obstacles sur les trottoirs que tout·e piéton·ne bordelais·e subit quotidiennement. « Pour les personnes fragiles ou un parent avec une poussette, ce n’est pas évident », déplore René Vernay, président de l’association droit du piéton en Gironde. Les poubelles sont le problème le plus prégnant. « Elles restent sur les trottoirs toute la journée. Il n’y a pas eu beaucoup de réflexions sur ce sujet et pour le moment, il n’y a pas de solution. Il y a encore du boulot pour aménager et améliorer les lieux de déplacement des piétons. » Une situation dont a conscience la conseillère métropolitaine déléguée aux mobilités alternatives, Isabelle Rami : « Je pense qu’il faut s’intéresser à l’encombrement des trottoirs. […] Les gens marchent, mais rencontrent certaines problématiques dans leur quotidien. » Sur le problème des poubelles, elle pointe un manque de civisme des personnes qui laissent leur conteneur dehors : « Désencombrer les trottoirs passera aussi par des actes citoyens. »
Un premier plan marche ambitieux
Pour tenter d’apporter des solutions, Isabelle Rami a mené le premier plan marche de la métropole. « L’objectif est de concevoir un espace public beaucoup plus marchable en laissant plus de place aux piétons et en désencombrant les trottoirs », développe la conseillère métropolitaine.” Un but qu’il faudra atteindre en parallèle du plan vélo de la métropole, qui compte lui réserver toujours plus de place aux cyclistes. Mais elle l’assure, « l’idée est de protéger les plus faibles sans opposer les modes de transport. » Deux projets que René Vernay ne juge, lui non plus, pas incompatibles, estimant que la création de pistes cyclables peut être bénéfique aux piéton·nes. « La fermeture de certains axes aux voitures pour les réserver aux cyclistes, comme le Pont de Pierre, est une bonne chose. Avant, les vélos circulaient sur les trottoirs au grand dam des piétons. Aujourd’hui, ils ont le trottoir réservé. » Présenté début novembre, le plan marche devrait augmenter l’usage de la marche dans les déplacements de 29% à 32% d’ici 2030.