La charte « La Métropole à vélo » initiée par l’association Vélo Cité et paraphée par 6 têtes de listes EELV de la Métropole bordelaise aux prochaines municipales, préfigure une campagne placée sous le signe de l’écologie. Le vélo et les mobilités actives promettent d’être au cœur des débats.
Dans les locaux de Vélo Cité rue Ausone à Bordeaux, Oriane Hommet a le sourire. La coordinatrice de l’association des « lobbyistes du vélo » a de quoi se réjouir. Vendredi dernier, 6 candidats EELV, têtes de liste aux prochaines municipales dans la Métropole bordelaise, se sont engagées à mettre en œuvre les mesures proposées par l’association en cas d’élection. Dans le fascicule de 12 pages, un lot de 5 propositions concrètes. Parmi elles : des centres-villes sans voiture, le développement des intermodalités, la création de pistes cyclables… Un plaidoyer pour « faire de la Métropole de Bordeaux un modèle de mobilité » peut-on lire.
Pour fédérer, l’association mise sur l’éveil des consciences politiques autour de l’enjeu écologique. Confiante, Oriane Hommet espère bientôt obtenir de nouveaux ralliements : « On sait que les mesures proposées sont applicables, ce n’est pas le plaidoyer de Vélo Cité mais celui de tous les candidats » affirme-t-elle. Soucieuse de mobiliser, l’association a eu à cœur de proposer des solutions concrètes, un effort indispensable selon la coordinatrice : « si l’on veut que les gens descendent de leurs voitures, il faut proposer des alternatives ».
Des pistes d’améliorations
Si l’on se fie à son équipement, on devine que Michel Sibrac est un cycliste de la première heure. A 81 ans, il parcourt 40 à 50 kilomètres plusieurs fois par semaine. Satisfait du plaidoyer « Métropole à vélo », l’octogénaire attend que d’autres candidats s’engagent clairement. Et pour cause, la pratique du vélo est loin d’être optimale à Bordeaux : « les pistes cyclables des boulevards sont dans un état lamentable » s’agace-t-il.
Pour Mélanie Porte, 25 ans, l’enjeu est surtout de garantir la sécurité des usagers : « On a rien pour se protéger » lâche la jeune femme. Chaque jour, elle emprunte le même chemin le long du Quai des Salinières pour se rendre à son travail. Adepte des mobilités douces, elle a entendu parler du plaidoyer de Vélo Cité, une bonne initiative selon elle. La jeune femme espère de nouvelles pistes cyclables à Victoire et sur les boulevards, « il y a d’énormes trottoirs mais les pistes sont très étroites et dangereuses, c’est possible de faire mieux ». Un constat partagé par l’opposition municipale.
« Remettre en cause la voiture »
Delphine Jamet forme avec Pierre Hurmic le binôme écolo du Conseil municipal de Bordeaux. Aux côtés du candidat EELV à l’élection municipale 2020, l’élue plaide de longue date pour un développement du vélo dans la Métropole. Adhérente de l’association Vélo Cité, l’élue écologiste se retrouve sans surprise dans le plaidoyer de l’association. À Bordeaux, elle regrette un réseau cyclable sous-dimensionné et en constante réduction depuis 5 ans : « La seule chose bien sous le dernier mandat, c’est la fermeture du Pont de Pierre » concède-t-elle.
Pour l’archiviste de formation : « On ne peut pas faire de plan cyclable cohérent sans remettre en cause la place de la voiture ». Or, à Bordeaux, « les voitures concernent 39 % de la part modale pour 70 % de l’espace occupé », un contresens selon elle. Si Delphine Jamet reconnaît des efforts, elle considère que la municipalité doit aller plus loin : « On a besoin d’itinéraires rapides et sécurisés. Le vélo ce n’est plus juste pour la balade ».
Interrogée au sujet du bilan de Nicolas Florian et de la place du vélo sous son mandat, la municipalité n’a pu répondre à temps à nos sollicitations.