A la veille d’une grève nationale dont l’enjeu central est la réforme des retraites, le réseau de transports de Bordeaux est fortement impacté. TBM (Transport Bordeaux Métropole) a annoncé mercredi après-midi, les perturbations à prévoir. Imprimatur a contacté le réseau de transport et est allé à la rencontre de ses usagers pour connaitre leurs solutions.
Il est 9 heures Gare Saint-Jean. Un agent TBM s’apprête à prendre son service. Emmitouflé dans une polaire à l’effigie de la compagnie de transport bordelaise, il ne peut pas parler de la grève, faute d’en avoir le droit. Mais pour lui, un seul constat : « ça va plus vite de dire quelles sont les lignes qui circulent que celles qui ne circulent pas« . Et c’est peu dire : plus de 40 lignes seront à l’arrêt ce jeudi 5 décembre 2019. De quoi faire pâlir une large majorité des 500 000 usagers quotidiens des transports de la métropole. C’est le cas de Lisa, déjà victime des travaux de la ligne D dans le quartier Fondaudège, qui va devoir faire preuve d’imagination pour aller et surtout rentrer du travail.
Aux Quinconces à 9h20, l’ambiance est effervescente. Et pour certains, la grève n’est pas vraiment une inquiétude. Maria est bibliothécaire, elle ira travailler demain. « Mon bus habituel ne passera pas, mais ce n’est pas un souci, j’ai d’autres lignes pour y aller, ce n’est pas direct, mais j’ai des moyens de substitution« . Même constat pour les nombreux retraités croisés dans les rues : les habitudes seront, certes, bousculées, mais pas suffisamment pour leur ôter le sourire des lèvres. C’est aussi parce que TBM a mis en place un plan de transports adaptés (PTA) comme l’explique Nathalie Labbé, chargée de communication : « On sait déjà qui fera grève, on a donc pu mobiliser nos effectifs sur les lignes les plus fortes et structurantes comme la 1, la 9 ou la 15. » Le PTA, c’est aussi la « mise à disposition d’une information la plus claire possible pour les usagers » : circulation en temps réel et multiplication des agents présents sur le terrain.
9h40, à Stalingrad, des lycéens en retard, patientent mollement sur des bancs. Ils attendent leur bus. Demain, avoir un bus relèvera plus du parcours du combattant, alors que TBM prévoit un effectif de 44 % de grévistes parmi ses salariés. Un chiffre qui atteint 60 % pour les conducteurs de la compagnie.
Place Paul Doumer, l’Eglise Saint-Louis des Chartrons sonne 10 coups. Les arrêts de bus se vident, les travailleurs se font rares. Pourtant, l’ombre de la grève pèse. Outre jeudi, les jours suivants restent tout aussi incertains. A TBM, Nathalie Labbé temporise : « C’est possible que la grève se poursuive, mais pour le moment nous n’en avons pas la confirmation. Dans tous les cas, le nombre de grévistes sera moins important, on comblera et on optimisera au mieux. »
Les usagers ont-ils des droits d’indemnisation ? Impossible d’avoir une réponse claire de la part de TBM. Pour John, habitué du 4 : « Ça va être une belle aventure ! » TBMiens… à vos solutions !
Marie Lemaitre & Amandine Hustache