Une centrale pour l’emploi, un port pour le commerce. Des asperges pour la ligne, du vin pour l’ivresse. Du haut de sa majestueuse citadelle, les pieds dans l’estuaire, Blaye a tout de la ville idéale. A cela près que la commune est à 34 kilomètres de Bordeaux et qu’aucun transport, ou presque, ne la dessert. A cela près, aussi, que le taux de chômage de cette ville de 5000 habitants est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. A cela près, enfin, que son terroir, riche et varié, est le théâtre de certains conflits d’intérêt.
A quoi ressemble donc le revers de la carte postale ? Imprimatur a fait ses bagages et a parcouru ces 34 kilomètres pour tenter de résoudre l’énigme blayaise, en dénichant les habitants dans leur café, dans leurs vignobles, au cœur du marché ou dans leur lycée. Aujourd’hui, ils partagent un même sentiment : celui de vivre dans une ville qui offre beaucoup, mais dont on se soucie très peu. Des petits exploitants sur la touche dans une ville enclavée et où la santé est parfois menacée.
Pourtant, au détour des rues, quelques lueurs d’espoir persistent. Des jeunes veulent sauver la planète et quelques rêveurs imaginent une ville parfaitement desservie. De quoi faire naître de nouveaux horizons. Car si les Blayais et Blayaises se trouvent parfois un pied coincé dans un passé qu’ils regrettent et l’autre pataugeant indéfiniment dans un présent boueux, une chose est certaine : leurs yeux sont rivés vers l’avenir.
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