Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, a annoncé cette semaine au micro de France Inter la mise en ligne d’une plateforme internet du nom de Horizons 2021. Cet outil interactif créé par l’Onisep permet aux lycéens de tester virtuellement des combinaisons d’enseignements de spécialité.
Exit les filières ES, L et S, place à une douzaine de spécialités possibles. Ces spécialités remplaceront à la rentrée 2019 les séries de la voie générale. Cette année, les élèves de seconde générale vont devoir choisir une combinaison de trois spécialités qui viendront compléter les matières du tronc commun que tout lycéen en voie générale suivra : français, histoire/géo, langues vivantes, EPS, enseignement scientifique et philosophie en terminale.
Le site Horizons 2021 lancé par le gouvernement propose donc un descriptif de chaque spécialité. En combinant ces enseignements, le site propose des univers vers lesquels s’orienter : sciences humaines et sociales, santé, arts et industries culturelles, etc. Encore une fois, les contours de ces « horizons » sont précisés et quelques exemples de métier sont proposés : professeur des écoles, infirmier, designer graphique…
Un outil qui a donc tout pour séduire ? Oui mais non. Il met aussi en lumière de gros problèmes. Explications en vidéo.
La démarche de proposer plus de choix aux lycéens est louable car le système universitaire est en crise. En 2018, 60% des étudiants n’ont pas de diplôme au bout de quatre ans à l’université, selon des chiffres du ministère de l’enseignement supérieur. Pire que cela, 60% des étudiants échouent dès leur première année d’études. Et parmi ce grand nombre d’étudiants, il en existe une part non négligeable d’individus arrivés par défaut à la fac car ils n’ont pas eu de place en filière sélective.
A l’heure où l’on demande aux jeunes d’être plus flexibles et de savoir s’adapter à un marché du travail de plus en plus instable, c’est également un paradoxe de demander aux lycéens de savoir exactement de quoi leur vie sera faite. De nombreux témoignages apportent la preuve qu’un parcours atypique peut devenir une force et que le droit à l’erreur est bien souvent bénéfique.
par Thibaut Ghironi