Bordeaux joue jeudi à 21 heures son destin européen à Copenhague. Freddy, responsable de la section Dordogne, a fait le déplacement. Il essaye de concilier vie de famille, boulot et passion.
Bonjour Freddy. Les chances de qualification de Bordeaux demain sont hypothétiques. Serez-vous nombreux à faire le déplacement ?
Nous serons 17 supporters de la section Dordogne au Telia Parken Stadium. Mais au final, il y aura pas mal de supporters bordelais au stade car nous rejoindrons d’autres sections. L’avantage, c’est que le match contre Copenhague est le dernier de la phase de poule. Nous avons eu le temps de nous organiser, et certains ont réservé leur billet d’avion dès le tirage au sort en septembre. C’est sûr qu’il y aurait eu encore plus de monde si l’enjeu du match avait été plus important. Là, il faudrait un petit miracle pour se qualifier, mais tout reste possible. Et en plus, Copenhague est une très belle ville !
Quel est le programme sur place à part le match ?
A titre personnel, je vais prendre l’avion ce mercredi avec un autre membre du bureau de la section Dordogne en fin de matinée à Bordeaux, et j’arriverai à Copenhague en début d’après midi, après une escale à Paris. Sur place, nous allons retrouver le reste des supporters. On a essayé de prendre nos hôtels dans le même quartier. Certains sont sur place depuis lundi, et ont déjà eu le temps de découvrir la ville. Le but, c’est d’allier la passion et le tourisme. Sans les Girondins, jamais je ne serais allé à Copenhague ou à Prague cette année. Le match se joue ce jeudi à 21 heures. Nous nous lèverons assez tôt pour aller découvrir la capitale du Danemark, surtout qu’ici il fait nuit à 15 heures 30 ! La plupart des supporters rentreront vendredi, pour profiter un peu de la famille. Il y a même un membre de la section qui va enchainer, puisque dimanche, il sera au Vélodrome pour le choc face à Marseille.
As-tu fait tous les déplacements cette saison ?
Cette saison, en coupe d’Europe, j’ai fait Prague et Copenhague. En tout, depuis que je suis supporter, je dois être à plus de 160 déplacements. Le but, c’est que la section Dordogne soit représentée à chaque match à l’extérieur, y compris en Coupe d’Europe. Quand on arrive à avoir un membre de la section à chaque déplacement, on appelle ça un « Grand chelem ». Cela va faire 10 saisons que nous le réussissons. Le « Grand chelem », c’est ce qui va distinguer un supporter lambda d’un véritable ultra.
Tous ces déplacements représentent une implication personnelle importante. Comment arrives-tu à concilier la passion et la vie de tous les jours ?
Je travaille dans l’industrie agro-alimentaire 39 heures par semaine, et j’ai des jours d’astreinte. Pour faire le déplacement, j’ai pris 3 jours de récupération. Je ne reste pas à Copenhague samedi car je veux voir ma femme et ma fille. J’ai mon boulot, ma famille et ma passion. J’essaye de concilier tout ça du mieux que je peux. C’est sûr que pour moi, c’était plus simple de faire les déplacements il y a 10 ans. Lors de la saison 2010-2011, j’ai fait le Grand chelem car j’étais en BTS et je n’avais pas de famille. Maintenant, c’est plus compliqué car je dois faire des concessions. Mais j’y arrive !
Tu es responsable de la section Dordogne. Arrives-tu à mobiliser les supporters pour faire des déplacements aussi longs ?
Le tout, c’est que chaque membre de la section ait une implication minimale. La génération du premier « Grand chelem » de la section en 2009-2010, dont je fais partie, vieillit. On espère que des jeunes vont venir nous aider à perpétuer cette histoire. Le but, c’est que chaque ultra apporte sa pierre à l’édifice. Chacun vit sa passion comme il veut, et surtout, comme il peut.
Propos recueillis par
Clément Bouynet et François Beneytou