Le phytexit, en référence au récent Brexit, correspond à la sortie de l’utilisation des produits phytosanitaires.– D’après un classement réalisé par l’ONG “Générations Futures” la Gironde est un des plus mauvais élèves en la matière. Le département est le quatrième plus gros utilisateurs de pesticides de France. Sujet de débat et d’actualité, la fin des “pesticides” reste une illusion. Décryptage.
- Un changement de méthode trop risqué
Sans les produits phytosanitaires, qui détruisent les parasites, la vigne serait plus sensibles aux maladies. Les experts sont formels : la fin de l’utilisation des pesticides provoquera une baisse de rendements pour les agriculteurs.
Amputé d’une partie de sa production, le marché du vin devra recourir à l’importation pour satisfaire sa clientèle d’amateurs. La vente de vins français, prisés dans le monde entier, en serait terriblement impactée. Sans pesticides, les vignes perdraient 80% de leur potentiel exploitable sur 10 ans.
- Pour quelles solutions de remplacement ?
Comment assurer un même rendement au même rythme ? L’Etat peine à trouver des réponses à cette problématique. Pourtant Stéphane Travert, ancien ministre de l’agriculture, a fixé comme date butoire du phytexit, l’année 2020. Le sort des agriculteurs balancent entre une transition écologique sans solutions pour leur productivité et un modèle efficace mais dangereux.
Une des réponses de l’Etat : des fonds d’investissement qui financent des recherches scientifiques pour remplacer les pesticides. Problème : la diversité des sols, des cultures et des parasites complique la tâche de ces travaux. Ce n’est pas une seule mais plusieurs solutions de remplacement qu’il faut trouver. D’après Florian Bèze, animateur de la section viticole au sein du deuxième syndicat agricole de France “Le matériel de précision n’en est qu’à ses balbutiements et les nouveaux matériels sont encore très onéreux. Leur utilisation est également trop récente pour rassurer les agriculteurs quant à leur efficacité.”
Pierre Larquier