Le premier grand rendez-vous de la saison sur terre battue s’est achevé ce dimanche, à Monte-Carlo, avec le onzième titre de Rafael Nadal. L’Espagnol est plus que jamais sur la route de son onzième sacre à Roland-Garros. A un mois du Grand Chelem parisien, Julien Varlet, ancien joueur professionnel et consultant pour le groupe Canal +, tire les enseignements de cette semaine monégasque.
Quel regard portez-vous sur la finale de Monte-Carlo, remportée facilement par Rafael Nadal aux dépens du Japonais Kei Nishikori ?
Au début du match, Nishikori ne subissait pas la balle de Nadal. Il prenait tôt et était puissant. Mais physiquement ce n’est pas simple et il n’a pas tenu. Après, il n’a fait que subir. Nadal frappe tellement fort et a une balle tellement lourde. L’Espagnol a réussi à lui marcher dessus et à le faire rater. Nishikori a sans doute donné trop d’énergie la veille pour pouvoir rééditer ça le lendemain. C’est le problème face à Nadal.
Rafael Nadal est-il imbattable cette année sur terre battue ?
Il apparaît pour moi imbattable. Le tournoi de Monte-Carlo se joue en deux sets gagnants. Roland-Garros en trois sets gagnants. Sur deux sets, c’est déjà pas simple face à lui. Alors sur trois sets… Peu de joueurs peuvent le battre sur la distance. Il a des statistiques impressionnantes sur terre battue : 34 sets consécutifs remportés, seulement deux jeux de perdus par set en moyenne…
En l’absence de Roger Federer à Roland-Garros, qui est en mesure de le mettre en difficulté ?
Il n’y en a qu’un, pour moi, qui peut battre Nadal à Roland-Garros cette année, c’est Juan Martin Del Potro. Il fait une superbe saison et a gagné son premier Masters 1000 (à Indian Wells, NDLR). Del Potro a ce fameux enchaînement service-coup droit qui marche à merveille. Il a sans doute envie de faire un gros coup cette année. Il gère bien sa saison et son calendrier. Et surtout, par rapport aux autres, l’Argentin a gagné un Grand Chelem (l’US Open en 2009, NDLR). Il sait gérer les moments importants.
Son profil ressemble à celui de Robin Soderling (le Suédois avait infligé à Nadal sa première défaite à Roland-Garros, en 2009, NDLR). Un joueur de grande taille, avec un gros service, un revers à deux mains, et des frappes puissantes peut embêter Rafael Nadal.
Evoquons à présent la nouvelle génération. Dominic Thiem est le seul joueur à avoir battu Rafael Nadal sur terre battue, l’an passé. Alexander Zverev s’est arrêté aux portes de la finale à Monte-Carlo. Que faut-il espérer de cette jeune génération ?
On compare ces jeunes joueurs avec le fameux Big 4 (Murray, Nadal, Federer, Djokovic, NDLR) alors qu’en ce moment on a une génération tout simplement exceptionnelle. Se faire sa place n’est pas simple. Mais en même temps, qu’est-ce qu’on attend de la nouvelle génération ? Gagner des Grand Chelem ? Faire des quarts de finale ? Gagner des Masters 1000 ? Il faut voir où le curseur est mis. Tout doucement, ils prennent confiance. Mais c’est encore tôt. Même si Dominic Thiem a battu Rafael Nadal l’an dernier, il n’a pas la constance et la régularité déjà sur deux sets pour battre Rafael Nadal. Alors sur trois sets…
Victor LENGRONNE