No woman, no pride !

Directrice générale de l’entreprise Les Whiskies du Monde à Mérignac, Florence Oliet-Pontoizeau vient d’être nommée pour la quatrième fois lauréate du palmarès Women Equity. Il recense les 50 dirigeantes de PME et ETI les plus performantes.

Une vraie fierté ” pour la cheffe d’entreprise : “quand on s’investit tant, avoir de tels retours est particulièrement satisfaisant », sourit-elle. Elle aime l’idée d’être, à sa manière, une porte-parole de la cause des femmes. “ Tout est une question de confiance en soi, souvent les femmes sont plus discrètes, elles ont l’impression de devoir prouver leurs savoirs.” Une croyance que Women Equity veut tout simplement démentir.

Cela est dû à des biais inconscients de la société : prenez les médias par exemple, lors du premier confinement, Le Parisien a un jour fait sa Une sur « le monde d’après » avec les témoignages de quatre hommes .. et aucune femme !” s’indigne Sophie Nordmann, directrice générale de Women Equity. De quoi créer des freins et reproduire des schémas mentaux, même chez les plus ambitieuses d’entre nous. “Il faut absolument faire bouger les lignes” ajoute-elle. La solution proposée par son organisation ? Visibiliser les parcours de ces cheffes d’entreprise. 

Trop peu nombreuses dans les instances dirigeantes 

Actuellement il y a très peu de données sur la proportion femmes-hommes dans les PME et les ETI, contrairement à de plus grosses entreprises telles que celles du SBF 120 [NDLR: qui regroupe les 120 plus grandes entreprises françaises cotées en Bourse]” explique Sophie Nordmann. Et qui dit manque de données, dit peu de mesures prises pour la parité. Concernant les grandes entreprises cotées, la loi Copé-Zimmermann votée en 2011 impose un quota obligatoire de 40% de femmes dans les conseils d’administration. 

Résultat : on compte depuis le 1er mars 2020, 45,7% de femmes dans ces instances. Mais seulement 20,6 % au sein des comités exécutifs, “c’est pourtant là que tout se passe, c’est le véritable lieu de direction” indique Sophie Nordmann. Pour y remédier, Bruno Le Maire a annoncé lundi 20 janvier réfléchir à la mise en place de nouveaux quotas à ces postes clés. Chez Whiskies du Monde, Florence Oliet-Pontoizeau prône la parité, “dans notre comité de direction nous sommes trois femmes et trois hommes”, et la cheffe d’entreprise tient à recruter des “talents féminins” afin d’améliorer encore la “performance” de l’entreprise.

“On se bat sur tous les fronts”

Women Equity parle même de “surperformance” : en effet “les entreprises dirigées par des femmes sont extrêmement efficaces”. Pour Sophie Nordmann, plusieurs raisons : “ces femmes sont des battantes qui se sont imposées dans des milieux qui leur étaient hostiles à l’origine, et cela se répercute sur leur manière de diriger leurs entreprises« . Notamment cette année, avec la crise de la covid 19. 

Sophie Nordmann raconte, “nous avons été impressionnés par la résilience des entrepreneures. Deux entreprises sur trois ont poursuivi leur croissance et continué à embaucher alors que la crise touchait de plein fouet tous les secteurs économiques”. Chez Whiskies du Monde, le télétravail a rapidement été mis en place. Pugnacité à toute épreuve, “lorsqu’on a un projet il ne faut jamais rien lâcher, qu’importe les difficultés” lance Florence Oliet-Pontoizeau. A bon(ne) entendeur(e), salut ! 

Crédit: Rodolphe Cellier

Ludivine Ducellier et Camille Bigot

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