Une humanité variable ?

Et si notre solidarité était à géométrie variable ? Et si la guerre en Ukraine permettait de repenser une humanité exsangue de bien des maux ? La vie des autres aurait-elle donc moins de valeur que la notre ? Appartient-il aux Occidentaux, politiques, journalistes, citoyens, de hiérarchiser la vie des peuples ? L’accélération de l’Histoire, des événements, guerres et catastrophes, tout semble mener à un choix simple et pourtant insoluble : accueillir, ou ne pas accueillir.

Les déplacé· es et migrant· es des guerres, Syrien·nes, Afghan·es, Palestinien·nes, Yéménites, Érythréen·nes, et Ukrainien·nes désormais : tous·tes n’ont qu’un objectif : survivre. Même le réchauffement climatique semble vouloir mener la population mondiale à l’ingérence. On ne compte plus les déplacé·es climatiques, qui devraient encore croître dans les prochaines années pour atteindre les 250 millions d’ici 2050. Que ferons-nous alors ? Nos Etats dresseront-ils des murs, ou ouvriront-ils les vannes, prêts à assumer leurs déboires des années passées ?

Récemment dans le discours médiatique, d’aucun·es se targuaient de l’accueil prompt et profondément humain d’un peuple mis à l’agonie par la Russie. Salissant par la même occasion un élan de solidarité mondial par un racisme normalisé. Du président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale Jean-Louis Bourlanges, (« Ça sera sans doute une immigration de grande qualité en revanche ; ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit. ») à Philippe Corbé sur BFM TV (« On ne parle pas là de Syriens qui fuient les bombardements du régime syrien soutenu par Vladimir Poutine. On parle d’Européens. »), la sphère politico-médiatique s’est empressée d’afficher un racisme décomplexé.

Un constat dénoncé par l’éditorialiste de France 24 Gauthier Rybinski qui rappelait même que, dans ce « miroir des lâchetés », des réfugié·es afghan·es « attendent toujours à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne ». Et quid de ces africain·es empêché·es de franchir les frontières ukrainiennes ?

L’humanité et la solidarité n’existent-elles que pour une seule couleur et civilisation ?

En ces temps troublés, Imprimatur a consacré son fait du jour à l’accueil des réfugié·es ukrainien·nes en Gironde.

De Kharkiv à Izon : le périple d’une famille ukrainienne

Ressortissant·es ukrainien·nes : le point sur la procédure à suivre

Déplacé·es ukrainien·nes: prendre en charge les traumatismes

Vivien Latour

Retour en haut
Retour haut de page