Encore une Nouvelle Vague ? Attente et incertitude face à de nouvelles mesures…

Que va-t-il décider ?”, “Il attend quoi ?”, ce sont les questions que de nombreux quotidiens se posent ces derniers jours. Derrière toutes ces interrogations, un homme, Emmanuel Macron. Ce soir à 20h, le Président s’exprimera depuis l’Elysée. Il devrait annoncer des mesures plus contraignantes sur l’ensemble du territoire pour stopper la flambée de l’épidémie. 

Une du mercredi 31 mars chez Sud Ouest

Sud Ouest n’échappe pas à cette dynamique et le quotidien se projette déjà à demain, par l’intermédiaire du journaliste Benoît Lasserre. Si Emmanuel Macron s’exprime, ce sera uniquement pour des mesures sans tabous et non un simple couvre-feu décalé à 19h. “Mais, avec le retour du beau temps, et la lassitude des Français, l’hypothèse (d’un reconfinement) est-elle réaliste ?”, s’interroge le quotidien. Car la situation ne s’améliore pas. France Bleu Gironde s’alarme ce matin et rappelle que le taux d’incidence est de 234 pour 100 000 habitants, un peu au-dessus de la moyenne nationale. Mais c’est surtout la vitesse à laquelle le virus se propage qui inquiète. Le variant britannique, plus contagieux, s’est largement imposé. Dans une infographie, Sud-Ouest nous apprend que 91% des cas sont issus de ce variant en Gironde

À bout de souffle 

Tandis que les chiffres s’emballent, la question de la fermeture possible des écoles revient dans le débat public. À la Réole, annonces du Président ou pas, la localité a tranché, rappelle Le Républicain. Après une demande du maire Bruno Marty le 26 mars et 62 cas positifs recensés au collège Paul-Esquinance, l’Agence régionale de santé (ARS) a décidé de fermer l’établissement jusqu’au 6 avril. Est-ce vraiment la solution ? Christèle Gras-Le-Guen, présidente de la Société de Pédiatrie témoigne sur FranceInfo : “Fermer les écoles, ce serait avoir des effets délétères sur la santé des enfants pour un bénéfice qui ne sera pas forcément spectaculaire”. Un cri d’alarme qui fait écho au combat des soignantes et soignants au service de réanimation du CHU de Bordeaux. On ne voit pas le bout du tunnel lâche le professeur Alexandre Boyer, responsable de l’unité de médecine intensive en réanimation. Depuis un an, le personnel soignant n’attend rien d’autre qu’une stratégie claire du gouvernement, afin que le personnel puisse se reposer et éviter de faire le “tri” en réanimation. 

En attendant les annonces et l’ouverture du vaccinodrome, Rue89 propose de nous exposer les avantages et les inconvénients des trois vaccins disponibles en France avec le pneumologue Mathieu Molimard et Antoine Pariente, responsable du Centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux. “La vaccination est notre seule porte de sortie de la crise”, souligne le Professeur Molimard. Avec 60% d’efficacité minimum pour le Vaxzevria, nouveau nom d’AstraZeneca, les trois vaccins semblent apporter une réponse solide en vue d’une sortie de crise prochaine. La fin de l’attente ?

Bande à part

Pour mettre en application cette stratégie vaccinale et soulager les hôpitaux, Pierre Hurmic a annoncé qu’un vaccinodrome sera ouvert mi-avril à Bordeaux-Lac au Parc des Expositions. Plus de 1000 personnes pourront être vaccinées chaque jour, tout en gardant les autres petits centres “auxquels les Bordelais sont attachés”. 

Le maire de Bordeaux s’est également exprimé sur un potentiel reconfinement : selon lui, une telle mesure prise à l’échelle nationale pourrait être évitée. Mais ce qui le préoccupe davantage, ce sont les chicaneries de l’opposition. “Ces élus me reprochent tout, si j’annonçais du beau temps, ils trouveraient encore à redire”, s’amuse-t-il. Il y a deux semaines, lorsque le maire de Bordeaux avait proposé un recul de l’heure du couvre-feu, l’idée avait fait scandale chez les élus d’opposition. Quelques jours plus tard, le gouvernement prenait des mesures dans ce sens. 

Autre sujet de discorde, le projet de mandature du maire écologiste présenté ce mardi 30 mars lors d’un conseil municipal qui aura duré neuf heures ! Le maire de Bordeaux savait que le programme allait faire l’objet de débats fleuves, lit-on dans Rue 89. Les discussions se sont en particulier cristallisées autour de la question de l’attractivité de la ville. Selon Pierre Hurmic, Bordeaux attire beaucoup de monde … peut-être trop ? Ce matin au micro de France Bleu, le maire est revenu sur les difficultés pour trouver un logement en ville. Pour Fabien Robert (Bordeaux Ensemble), le bien être des Bordelais n’est pas fonction de l’attractivité de la ville. La position de Pierre Hurmic serait même synonyme d’une “vision décliniste ». 

Sauve qui peut (la vie) 

Le 3 octobre dernier, sept activistes écologistes ont investi le tarmac de l’aéroport Bordeaux Mérignac pour dénoncer l’impact du secteur aérien sur le climat. Jugés en début de semaine, ils écopent chacun d’une peine de 500 euros d’amende avec sursis. Face à eux, Alain Anziani, maire de Mérignac et président de  Bordeaux Métropole critique la fermeture de la navette Bordeaux – Paris dans le cadre du projet de loi “Climat et Résilience”. “Le fait que l’un des grands bassins économiques ne puisse pas rejoindre Paris rapidement, c’est n’importe quoi”, s’indigne-t-il. Le centre de la capitale n’est pourtant qu’à deux heures de train … 

Cette loi, portée par la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, est actuellement discutée au Parlement. Elle prévoit la suppression des lignes aériennes intérieures dès lors qu’il existe une solution de transport ferroviaire de moins de 2h30 entre deux villes. Pourtant, ce serait bien l’une des rares propositions satisfaisantes qui reste de la Convention citoyenne. Encore trois semaines de débats avant de connaître le vote de l’Assemblée Nationale. 

Un an après l’accumulation d’annonces présidentielles dans tous les sens, la France arrive à saturation. Avec le retour du printemps, bon nombre de tribunes pour critiquer l’action d’Emmanuel Macron  fleurissent ici et là. Ce soir, le président, parfois acteur, devra se confronter à l’œil acerbe des commentateurs. Pourvu qu’il ne plaque pas tout, en pleine crise, pour migrer dans le sud comme Jean-Paul Belmondo dans Pierrot Le Fou

Raphaël Lardeur et Camille Bigot

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