Jo 2024 : Les breakers bordelais savourent une première victoire

Le 7 décembre dernier, le Comité International Olympique (CIO) confirmait l’arrivée du breakdance aux Jeux de Paris 2024. Une victoire pour le monde de la danse. Nous sommes allées à la rencontre des breakers bordelais pour discuter des perspectives que cette annonce représente. 

“Cela paraît petit mais c’est grandiose pour le monde de la danse !” se réjouit Merveille Dandy, membre du Dandy Crew. La confirmation du breakdance comme nouvelle discipline olympique en 2024 est accueillie avec joie par ce B-Boy (danseur de breakdance) qui pratique depuis son plus jeune âge. Vainqueur du concours Just Contest et 2e au World of Dance 2019 avec son groupe, il peut maintenant espérer, un jour, représenter son pays dans une compétition olympique. Cet expert y voit la possibilité pour certains breakers de s’engager dans une carrière sportive de haut niveau. Une belle perspective de haut niveau qui ne sera pourtant pas à la portée de tous…

Alternant entre les répétitions avec ses frères Dandy et les cours qu’il donne à Rythmes & cie bordeaux et Mix Colors United, Merveille Dandy analyse :  “Cela va permettre aux danseurs qui ne le pouvaient pas avant de vivre de leur art.” Selon Sabri Colin, le directeur artistique du CFAdage, “C’est une culture qui rapporte énormément d’argent à l’État notamment avec ses trois centres chorégraphiques en France dirigés par des chorégraphes hip-hop.” Pour lui, cette nouvelle discipline olympique va générer encore plus d’argent, ce qui profitera à toute la communauté Hip-Hop.

Dandy Crew, vainqueur du concours Just Contest et arrivé 2e au World of Dance 2019

L’univers du breakdance sera donc exposé au monde entier, de quoi éveiller la curiosité de futurs danseurs. La discipline connaîtra peut-être un rebond fort de popularité après Paris 2024. Une question que se pose Thomas Uzon, professeur de Breakdance chez StudioA.  “On verra si les JO donnent envie aux jeunes de s’inscrire. C’est fort possible.” Gust Dandy, le compagnon de battle de Merveille, imagine déjà les jeunes rêver devant leur télévision. En voyant leurs idoles sportives préférées, de futurs jeunes breakers pourraient espérer un jour atteindre leur niveau. Pour connaître les retombées de l’entrée du breakdance dans la compétition officielle ne seront visibles qu’après 2024. 

Tous les passionnés n’envisagent pourtant pas de se lancer dans la compétition, préférant parfois la scène. C’est le cas des élèves breakers de l’école Adage où enseigne Sabri. Pour ces jeunes d’une vingtaine d’années, les JO sont “ une autre fenêtre, mais pas un objectif en soi. En tout cas pas maintenant.” Pour ces B-boys, l’éventuelle opportunité de participer aux JO paraît encore bien loin. Ils préfèrent rêver de la scène et s’entraînent ardemment dans l’espoir un jour de se produire pour les plus grandes compagnies.

Une reconnaissance officielle
Le Hip-Hop fait aujourd’hui partie de la culture populaire : vêtements streetwear, clips télévisés, publicités… Né dans le Bronx, dans les années 1970, le break sera, dans moins de trois moins, performé sur la scène olympique du parc urbain de la Place de la Concorde, à Paris. “Souvent moqué, qualifié de culture de flemmards, et d’effet de mode” cite Sabri Colin, l’entrée de la discipline dans le monde des cinq anneaux est un tremplin pour la reconnaissance sociale de cette culture. Pour un autre membre du crew bordelais, Gust Dandy,  cette reconnaissance va faire évoluer les préjugés sur le breaking. “ la danse est parfois mal vue par les parents mais nos familles aiment regarder le sport à la télévision” explique le jeune homme en continuant avec espoir “voir du breakdance aux JO serait une grande ouverture, ils vont se dire : “mon fils peut avoir une médaille par la danse.””” Une acceptation aussi bien au sein de la famille que de la société qui permettra de redonner un nouvel élan à toute la discipline.

Crédits : creative commons

Valentine Meyer @valentinejrey et Lou Surrans @lousurr

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