Solidarité à l’heure du confinement

Les Français se préparent à une nouvelle phase de renforcement des mesures de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus. En Nouvelle Aquitaine, des initiatives inédites de solidarité foisonnent pour venir en aide au plus démunis.

Face à la crise du Coronavirus, des initiatives de solidarité fourmillent en France pour venir en aide aux plus démunis. Crédit photo : Pixabay

Courses, garde d’enfants, cours en ligne, confection de masques, fabrication de gel hydroalcoolique, collecte de dons pour venir en aide aux personnes en situation de précarité, etc. En ces temps de crise sanitaire, les projets solidaires se multiplient. Qu’ils soient individuels ou collectifs, privés ou publics, ils réinventent l’entraide de manière inédite.

« En fonction de mon temps je me porte volontaire pour faire des courses aux personnes âgées », explique Narrimane Denaissa, résidente à Mérignac. « Je ne demande pas d’argent, c’est une façon d’utiliser mon temps à bon escient, tout en ayant la satisfaction d’avoir été d’une aide précieuse ». Enseignante de l’éducation nationale, elle propose également des cours d’anglais gratuits pour lycéens et collégiens : « C’est en ligne, on appuie sur un bouton, puis on se voit une heure ou deux ».

Fabien Marche est lui dirigeant d’une entreprise de peintures industrielles basée à Bergerac. Désormais, il fabrique du gel hydroalcoolique à destination des professionnels de santé de son agglomération. « Tout a commencé par un appel d’une conseillère municipale et départementale de Bergerac. Elle voulait savoir si l’on pouvait produire du gel hydroalcoolique ». Le Bergeracois s’engage alors à fabriquer 1000 litres de gel. Son entreprise dispose d’une tonne d’alcool dénaturé, de contenants et d’unité de production. Reste à trouver de la glycérine et de l’eau oxygénée. C’est chose faite grâce à un appel au don. « Nous sommes aujourd’hui en mesure de livrer des litres de gel aux normes régies par l’OMS, au profit des hôpitaux, des Ehpad, des pharmacies, ambulanciers… ».

Coudre des masques pour les hôpitaux

Sur les réseaux sociaux, des groupes d’entraide voient le jour. Parmi ces pages, celles de couturières qui se lancent dans la fabrication de masques pour le personnel soignant. Elles récoltent du tissu et des élastiques et partagent des tutoriels de fabrication. Maud est tombée par hasard sur un de ces groupes. N’ayant pas des aptitudes de couturière, elle en parle à sa belle-mère, ancienne infirmière, qui rejoint tout de suite le mouvement.

Faire société

Tous les soirs, à 20h, Maud se met à sa fenêtre pour applaudir le personnel soignant qui lutte courageusement contre le coronavirus. Son geste rejoint celui de ces voisins qui ressentent, comme elle, le besoin d’encourager et de remercier celles et ceux qui affrontent la maladie au quotidien. Cet acte symbolique est une manière de « faire société », explique le sociologue Eric Macé, et de réinvestir son temps dans une action collective forte.

 « Lors de la canicule de 2003, qui a coûté la vie à plusieurs personnes âgées, des mouvements de solidarités similaires ont vu le jour. En période de crise on découvre cette sensibilité et cet élargissement des réseaux d’entraide ». Et en période de confinement, ce sont les réseaux sociaux qui prennent le relais pour apporter des solutions inédites et surtout de proximité.

                                                                                            Rachidath Sarre Koto

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