Méfiance en Gironde ce mercredi 12 décembre

Difficile de se réveiller ce matin avec le sourire. De l’Est à l’ouest, les nouvelles donnent à cette journée des allures funestes. Des morts à Strasbourg des agressions à Bordeaux, il ne reste que la reprise de Ford pour garder un peu d’espoir sur cette journée.

Capture d’écran de la Une de Sud Ouest Pays Basque du 12/12/18

Ce matin, les esprits et les caméras sont braqués sur l’Est de la France. Les Dernières Nouvelles d’Alsace racontent la “terreur” de mardi soir en Une de leur journal qui n’a pu sortir qu’en version numérique, leur site d’impression étant bloqué. Ailleurs, la sobriété est de rigueur. Sud Ouest titre “Fusillade mortelle à Strasbourg” et choisit de montrer les  lumières de Noël pour illustrer sa Une.

Célèbre dans le monde entier pour sa beauté, le marché de Noël de Strasbourg n’est pas une cible aléatoire. C’est ce qu’explique Le Parisien dans son article où se mêlent filière de Meinau et menaces anciennes. Libération va dans le même sens, il donne la parole aux strasbourgeois qui oscillent entre stupeur et résignation. “On savait qu’un jour ça allait arriver”, titrent-ils. Le Monde se tourne quant à lui du côté des policiers pour parler des difficultés à appréhender ce genre d’événement. “On ne peut pas filtrer chaque individu” peut-on lire en titre, alors que de l’autre côté du miroir, Franceinfo rappelle l’ambiance de “confinement” régnant sur la cité alsacienne.

Alors que les chaînes en continu proposent leur édition spéciale, dans l’attente de nouvelles informations, celle qui fait réagir ce matin, c’est l’annonce de Christophe Castaner : “La France passe en état d’urgence” explique Sud-Ouest. LCI et Europe 1 enfilent leur cape de décrypteur en titrant sur le fonctionnement du “Plan Urgence Attentat”. Et pour cause,  l’évènement a déclenché un flot d’infox sur les réseaux sociaux, en particuliers dans les groupes de gilets jaunes, rapportent l’Express et RTL. L’émergence des théories du complot devient un nouvel enjeu de cet événement, tant pour le gouvernement que pour les médias.

Du côté de Bordeaux, l’infox n’est jamais loin non plus. Plusieurs publications Facebook d’étudiants bordelais accusent les médias de s’être tus à propos du viol d’une étudiante sur le campus de Pessac. Pourtant, l’actualité est loin d’être passée inaperçue dans les médias locaux. France Bleu Gironde et Sud-Ouest ont en effet relayé le communiqué de Manuel Tunon de Lara, le président de l’Université de Bordeaux. France 3 Aquitaine a choisi de parler du climat d’insécurité qui s’est instauré sur le campus depuis quelques années désormais. Finalement, ce qu’il manque, c’est la voix des étudiantes elles-mêmes. Elles ont décidé de s’organiser, notamment via une pétition, pour multiplier les plaintes contre le serial agresseur du Campus. Le Président est lui aussi pointé du doigt pour avoir demandé aux victimes un “effort” tandis que les risques liés à l’extinction des lampadaires, pourtant contestée, n’a  pas été mentionnée.

La contestation concède mais ne plie pas du côté de Ford. Après des années de bataille, les salariés ont accepté les conditions de reprise de Punch, comme l’annonce France 3. Mais attention ! Sud-Ouest rappelle que l’accord de principe ne permet que de prolonger le dialogue avec le potentiel repreneur. Le quotidien décrit également une ambiance houleuse pendant l’assemblée générale.

Un climat de suspicion semble s’installer dans la région, loin de l’esprit de Noël.

 

Julie Chapman
 @jliecha

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