BleuRouge, desseins animés

Lancé l’année dernière, ce petit collectif, formé d’un duo d’étudiants en Master 2 en école d’animation à Bordeaux, entend bien se faire un nom. Et après deux expositions qui ont marqué le public, Maxime Lacombe (Bleu) et Alexandre Nart (Rouge), sont plutôt confiants. Ils expliquent leurs projets dans une interview en 2D et en couleurs.

IMG_1701 Alexandre Nart, à gauche, et Maxime Lacombe, à droite, font leur pose spéciale

Pourquoi BleuRouge ?
On voulait absolument faire un truc tous les deux, parce qu’on avait des identités visuelles qui se rapprochaient beaucoup. Et puis on s’entendait super bien.
On a un peu les mêmes approches du graphisme, de l’illustration. On a les mêmes goûts.

 

Comment vous vous répartissez les tâches au sein du collectif ?
À la base, on a commencé par faire des illustrations, et des live-paintings. Donc là on est au niveau de la répartition des tâches…
C’était un peu le bordel. On faisait un peu comme on le sentait. Mais là, maintenant qu’on s’approche plus de l’animation brute…
On a pour projet de faire plus de films, et pour ça on est obligé de se répartir les tâches.
Pour l’instant, Alex s’occupe plus de l’animation et du montage, comme sur notre projet Museum
De l’animation, des effets visuels, un peu des décors…
Et moi plus du design, des personnages.
Et la musique on la fait à deux !

 

Vous travailliez déjà ensemble dans le cadre de vos études à l’ECV. Mais qu’apporte ce projet commun ?
J’ai plein de projets en tête que je vais réaliser, mais tout seul, c’est pas forcément évident. À deux, on a une bonne force.
On a force de frappe beaucoup plus importante à deux. En terme de taff’, d’inspiration et de productivité, quand t’es à deux, il y en a un qui a une idée et tu rebondis dessus. Si t’es tout seul, tu te rebondis dessus.
Et le scénario évolue tout le temps.

 

Comment est né BleuRouge ?
C’est surtout cette année, que ça s’est joué : on s’est dit qu’on allait faire plein de scénarios. On avait pour projet de faire plein de petits trucs d’animation, de 2 min ou moins, comme Museum. Et après avoir fait Museum, on a commencé à bosser sur un autre projet, plus gros.
Et qui prendrait plus de temps. Parce que Museum, on l’a fait en deux semaines. On a dû faire vite pour que ce soit prêt pour l’expo [pour l’Aperoboat du 2 février, leur court métrage Museum a été projeté à l’IBOAT, NDLR].

 

MUSEUM from BleuRouge on Vimeo.

 

Vous avez été prévenus tard pour l’expo ?

Non, on s’y est pris tard ! (rires)
À la base, on avait même pas prévu de faire un truc animé, on devait juste faire des illustrations. Et finalement on avait un projet en cours, et on s’est dit pourquoi pas ?
Deux semaines avant, on se disait : « Putain on sait pas quoi faire ! » Et en fait Alex avait déjà un concept de décor, qui est finalement devenu celui de Museum
C’est une idée que j’avais eue pour un projet assez simple, sans trop d’animation, plutôt contemplatif.
Du coup j’ai fait tous les personnages et à partir de là, c’est allé hyper vite, en fait.

 

Et c’est vous qui êtes allés voir les responsables de l’IBOAT ?
Non, on avait exposé pendant 6 mois au Lekkers Bagel Shop l’année dernière, et là-bas, le DJ du vernissage est venu nous voir, et il m’a recontacté début janvier sur Facebook pour savoir si on était intéressé par une exposition pour un Aperoboat le 2 février de cette année. Il faisait partie des organisateurs de la soirée. Il nous a prévenus un mois à l’avance, mais on a pris du retard…

Mais ça se fait beaucoup ce genre de projection de films animés dans des expositions, à Bordeaux ?
Zéro !
C’est vrai que c’est rare…

 

Il y a un public pour ça, ici ?
Pas trop, encore.

 

Et qu’en a pensé votre public de l’exposition ?
Ils étaient très réceptifs !

 

Comment vous faites pour mettre vos projets en avant ?
On réfléchit pas comme ça. On fait ce qu’on avait envie de faire sur le moment. Pour Museum, on a pas fait ce style-là pour que les gens accrochent. On fonctionne beaucoup dans le rush : on a un objectif, et il faut trouver des solutions rapidement. On réfléchit comme ça parce qu’on est en école, et on a beaucoup de boulot à côté. Mais si, notre rêve se réalise et qu’on bosse vraiment ensemble, on prendra plus le temps.
Gérer les deux, c’est galère. D’autant que pour nos projets d’études, on est 5, il y a d’autres gens dans notre groupe, et on doit faire avec.

 

Et ce que vous faites pour BleuRouge, ça rapproche de ce que vous faites dans vos études ?
On kiffe ce qu’on fait avec les autres, mais ça reste plus classique en terme d’animation.
C’est quelque chose de réaliste, on peut pas trop faire de choses abstraites.
On aurait pas pu leur proposer les idées qu’on a depuis le début de l’année, en termes de scénarios.
Moi je voulais faire un truc avec des pizzas et des monstres…

 

PETER & MICHAEL Pilot from BleuRouge on Vimeo.

 

Il y en a d’autres, dans votre classe qui font des projets à côté ?
Non,  aucun ne fait des trucs animés. Ils font beaucoup d’illustrations, mais c’est tout.

 

Et vous, ça ne vous bloque pas ?
Ben pour l’instant, pour BleuRouge, on en est à deux courts animés aboutis, Peter & Michael et Museum. Donc on s’en sort. Mais Alex, lui, est hyper productif, il a plein de trucs en tête.
Je ne dors jamais !
Il a fait trois ou quatre courts métrages dans son coin…
De 30 secondes à 1 minute chacun. Et j’en sors un autre ce week-end, qui n’est toujours pas fini…

 

Vous connaissez d’autres collectifs comme vous, qui font des projets d’animation ici ?

Non, pas vraiment.
Il y en a surtout qui font des illustrations, mais c’est tout.

 

Pourtant il y a pas mal de studios et d’écoles d’animation…
Y a des studios, donc c’est pas mal pour trouver du taff, mais c’est pas ce qu’on veut. On est un peu compliqué…
On pense qu’on a un bon potentiel, ensemble. On a plein d’idées, plein de trucs à faire. Je pense qu’à deux, on peut vraiment faire quelque chose !

Propos recueillis par Sacha Rosset

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