L’attente des manifestants de l’usine Ford de Blanquefort

Une réunion est prévue mercredi 9 février entre le Préfet d’Aquitaine Pierre Dartout et les élus en charge du dossier pour débattre du cas de l’usine Ford de Blanquefort. Les ouvriers s’étaient mobilisés le lundi 23 janvier pour une journée de grève. Retour sonore et visuel au cœur de cette manifestation.

Journée « usine morte ». Dans un froid glacial, les ouvriers quittent peu à peu leur lieu de travail. Brandissant tracts et pancartes, ils se dirigent vers le rond-point avoisinant, avant de remonter vers la station Frankton du tramway C. Puis ils s’engouffrent dans deux trams plein à craquer pour arriver cinquante minutes plus tard aux Quinconces.

Les manifestants arrivent vers Gambetta © Kathleen Franck

Munis de mégaphones, il arrivent à la préfecture du centre-ville avant 12H. Des policiers sécurisent l’événement. Les revendications sont claires : ils veulent continuer à faire vivre leur usine. Et pour cela, Ford doit proposer un projet d’avenir clair à compter de 2018. Pour l’instant, l’horizon n’est pas réjouissant.

Les salariés ont de quoi manifester leur mécontentement. Ils ont appris cet hiver que la fabrication d’enveloppes de moteur protectrices « Carter Fox » va être sous traitée en Turquie. Autre bémol : la conception des doubles embrayages DCT est reléguée à une entreprise concurrente, Valeo, ce qui met un terme à deux des trois principales activités du site. Il ne resterait donc que la production de boîtes de vitesse « 6F15 » pour faire tourner l’usine à partir de l’année prochaine. Or, cette production a également été revue à la baisse, passant d’un objectif de 120 000 à seulement 48 000 exemplaires pour 2019. Pas de quoi maintenir à temps plein les 930 employés de l’usine.

[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/305100252″ params= »auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&visual=true » width= »100% » height= »100″ iframe= »true » /]

Entonnant des chansons révolutionnaires, les salariés attendent. Philippe Poutou vient de rentrer dans l’édifice : la délégation syndicale est en pleine négociation avec le Préfet Pierre Dartout.

[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/305105881″ params= »auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&visual=true » width= »100% » height= »100″ iframe= »true » /]

10, 20, 30 minutes, c’est au bout de presque trois-quarts d’heure que les syndicats ressortent mi-figue mi-raisin.

Philippe Poutou, juste après sa déclaration en tant que représentant de la délégation syndicale © Kathleen Franck

[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/305104969″ params= »auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&visual=true » width= »100% » height= »100″ iframe= »true » /]

Heureux de s’être réunis mais toujours inquiets pour l’avenir de leur usine, les ouvriers repartent, banderoles à la main et mégaphones brandis.

[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/305101950″ params= »auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&visual=true » width= »100% » height= »100″ iframe= »true » /]

A Grand-Théâtre, le cortège retourne aux Quinconces pour prendre le tramway direction Blanquefort © Alexandre Foucault

L’itinéraire est le même : de la préfecture ils se dirigent vers Gambetta, puis Grand-Théâtre, avant de récupérer le tram aux Quinconces direction Blanquefort.

L’attente du tramway dans une ambiance joviale © Alexandre Foucault

La journée de mobilisation est terminée. Demain la centaine de manifestants reprendra le travail. Impuissants pour le moment, ils ne peuvent qu’espérer que les délibérations des 9 et 20 février tournent en leur faveur.

Pour approfondir le sujet, une enquête contextualisant les problématiques autour de l’usine Ford a été menée ici : (lien PDF).

Prise de son réalisée par Laure Giuily.
Kathleen Franck, Laure Giuily & Alexandre Foucault

Retour en haut
Retour haut de page